La France des 14 régions
14 grandes régions métropolitaines au lieu de 22. Sept ne bougent pas, 15 disparaissent. Les élections régionales et départementales reportées de six mois, la disparition des conseils généraux en 2020... Les contours de la réforme.
Une tribune présidentielle pour expliquer la réforme
L'ambition de transformer pour plusieurs décennies l'architecture territoriale de la République.
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C'est avec ses mots que François Hollande explique dans une tribune diffusée dans la presse quotidienne régionale les raisons de la réforme :
Le temps est donc venu de simplifier et clarifier pour que chacun sache qui décide, qui finance et à partir de quelles ressources. Il faut aller vite car il ne nous est pas permis de tergiverser sur un sujet aussi important pour l'avenir du pays
Au lendemain de la déroute du Parti socialiste aux élections européennes, le chef de l'Etat avait promis d'accélérer cette réforme, présentée comme essentielle au sauvetage d'un quinquennat compromis. Le président a travaillé jusqu'à la toute dernière minute à cette réforme majeure de son quinquennat, thème d'une ultime réunion à l'Elysée en début de soirée avec le Premier ministre, Manuel Valls, les ministres de l'Intérieur et de la Fonction publique, Bernard Cazeneuve et Marylise Lebranchu, et le secrétaire d'Etat à la Réforme territoriale André Vallini. Le projet fera l'objet d'une communication du chef du gouvernement mardi en conseil des ministres. Pour engager la réforme constitutionnelle liée à la disparition des départements ou du moins de leur instance représentative, François Hollande se donne le temps en se projetant au-delà de son mandat.
Le découpage s'est fait dans la précipitation avec des visées politiques. Cyril Graziani est à l'Élysée
Le découpage s'est fait dans la précipitation avec des visées politiques
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Les contours de la réforme
Le nombre de régions annoncé par François Hollande est finalement de 14, contre 11 à 12 évoquées dans les schémas précédemment présentés par l'exécutif.
Sur la nouvelle carte : l'Auvergne fusionne avec Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon rejoint Midi-Pyrénées, la Bourgogne se marie avec la Franche-Comté. Les deux Normandie se rapprochent, comme l'Alsace et la Lorraine et la Picardie et Champagne-Ardennes.
Les régions qui restent : Bretagne, Aquitaine, Pays-de-Loire, Corse, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Nord-Pas-de-Calais et Ile-de-France restent telles quelles.
Ca grince à l'Ouest
"Un petit arrangement entre copains de la promo Voltaire" pour Dominique Bussereau, des radicaux qui protestent, la fronde contre la réforme grandit à l'Ouest
Les explications de Cyril Graziani
Réforme territoriale : Ca grince à l'Ouest
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La région Ouest a été jusqu'au bout l'objet d'une bataille rangée entre élus par réseaux sociaux interposés, donnant une impression de confusion et d'indécision sur fond de rivalités régionales et politiques. Dans les deux heures précédant la publication de la tribune du président, Jacques Auxiette, président PS du conseil régional des Pays de la Loire, annonçait un mariage entre sa région et Poitou-Charentes. L'ancien Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, plaidait pour sa part sur son compte Twitter
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. Au final, Poitou-Charentes, Centre et Limousin ne font plus qu'un.
La réduction du nombre de régions devrait faire l'objet, mi-juin, d'un projet de loi émanant du ministère de l'Intérieur, reportant à l'automne 2015 les élections régionales et départementales prévues au printemps. Ce changement de calendrier est critiqué par l'UMP, qui y voit un "tripatouillage électoral" de la part d'une gauche à la tête de 21 régions sur 22 et de la moitié des départements.
Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée, a interpellé le Premier ministre mardi après-midi :
Vous improvisez, sans concertations, une réforme totalement bâclée.
Christian Jacob : "Une réforme totalement bâclée"
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► ► ► ÉCOUTER | Christian Troadec, maire de Carhaix : "La résistance va commencer à s'organiser dans quelques heures"
Une réforme encore à débattre
Le Premier ministre Manuel Valls a exclu tout référendum mais envisage des évolutions. Le chef du gouvernement a réaffirmé que le Parlement aurait un rôle à jouer. Manuel Valls a précisé que le débat s'ouvrirait en juillet au Sénat, après la présentation de deux textes de loi en conseil de ministre, le 18 juin.
Pour André Vallini, invité du 7/9 de France Inter, "la carte n'est pas encore gravée dans le marbre de la loi."
Réforme territoriale : l'instabilité législative
Depuis 2004, les différents gouvernements modifient les relations entre l'État et ses collectivités. Revue de réformes.