"La French" : pas mal pour un film du dimanche soir
Au Masque et la plume, France Inter résume l'actu cinéma de la semaine avec Danièle Heymann (Marianne), Pierre Murat (Télérama), Michel Ciment (Positif), Xavier Leherpeur (Studio-Cinélive) et Jérôme Garcin avec entre autres films cette semaine : La French. Certains l'ont aimé, d'autres pas.
Jérôme Garcin :
J'ai lu des critiques qui le comparaient à un film de Martin Scorsese !
Publicité
-" Impossible la semaine dernière d'échapper à_La French !_ Le film de Cédric Jimenez raconte pendant 2h15 la guerre qui opposa à Marseille dans les années 70 le Juge Pierre Michel, joué par Jean Dujardin, aux trafiquants de d'héroïne Gaëtan Zampa, joué par Gilles Lellouche qui s'est terminée par le meurtre du magistrat, et trois ans plus tard le suicide du parrain en prison. J'ai lu des critiques qui le comparaient à un film de Martin Scorsese !"
Xavier Leherpeur de Studio Cinélive
Ce n’est pas une honte
- "On est loin de Scorsese, plutôt au niveau de Philippe Labro. Le film, c’est le bonpetit polar des années 70 , un peu pépère qui n'a pas d'autre ambition que de distraire, un bon film policier des familles, le film du dimanche soir sur TF1, comme on disait autrefois.
Ce n'est pas honteux, en termes de facture, de mise en scène, ou d'écriture de scénario. C'est un peu long, mais pas si plan-plan que ça, il y une forme de nervosité. L’idée qui n'est pas assez exploitée, de faire se ressembler Gilles Lelouche et Jean Dujardin n’est pas inintéressante. Ça aurait pu être plus vertigineux, et il manque un peu de mise en scène à ce niveau-là.
Le découpage, la nervosité, et la reconstitution de Marseille des années 70 fonctionnent bien. Il y a des problèmes d’écriture, en particulier sur les personnages féminins qui sont inexistants. La pauvre Céline Salette n’a « rien à bouffer », mais à côté de ce qu’a à dire Mélanie Doutey, c’est pléthorique !
Mais il a voulu faire un face-à-face d’hommes. Je n’ai vraiment pas passé un mauvais moment. Ce n’est pas honteux. C’est du cinéma honnête et cohérent par rapport au public auquel il s’adresse et par rapport au genre qu’il revisite."
Pierre Murat de Télérama
Ça pêche un peu
- "Je pense à peu près la même chose. Mais il y a quand même quelques ambitions du réalisateur qui percent de temps à autres, mais qui pêchent. La rencontre entre Gilles Lellouche et Jean Dujardin r appelle Michael Mann, avec Robert de Niro etAl Pacino qui se rencontrent… Et la façon qu’a Jean Dujardin de former une équipe autour de lui rappelle Brian de Palma et Les Incorruptibles. C’est un film qui a un peu l’Amérique dans le viseur.
Il y a des choses qui ne vont pas du tout, il y a des scènes affreuses, c’est le montage parallèle entre Céline Salette qui fait la cuisine qui regarde l’heure parce que son mari n’est pas rentré, et à moto on voit le juge poursuivit par ses assassins. Elle se précipite en hurlant. Ça c’est une convention.
Alors quand on a vu le magnifique film_The most violent year_ de JC Chandor, on est effondré tellement le JC Chandor est à des années lumière de talent de personnalité de mise en scène.
Mais si on aime les films de ce genre, les comédiens font ce qu’il faut et on passe une bonne soirée, même si c’est un peu long !"
Danièle Heymann de Marianne
Moi je n’y suis pas allée le samedi soir, et je me suis bien emmerdée !
- "Moi je n’y suis pas allée le samedi soir, et je me suis bien emmerdée. 2h15 ! On voit exactement ce qu’il veut faire. Quand il y a de l’action, c’est caméra à l’épaule et après ça se calme. Il faut dire que le juge Michel a un passé, il jouait au poker, on a ses failles ! Zampa était très méchant, mais c’est un très bon père aussi : il y a quand même des trucs dans ce film !
C’est bien fait, Marseille est bien photographiée, le jeune Jimenez est marseillais il connaît bien sa ville, la lumière est pas mal, Jean Dujardin et Gilles Lellouche aussi. J’ai eu le sentiment de voir pendant 2h des épisodes d’une bonne série télé. Mais c’était d’un ennui !"
Les méchants sont très méchants, le juge Michel est très têtu.Il n’y a pas de fond, qu’une forme. Ce n’est que le récit banalisé d’une histoire formidable, complexe, féroce, cruelle. Là, c’est lisse et sans enjeux. C’est chiant !
Écoutez l'extrait de l'émission consacré à La French :
La french au Masque et la plume
6 min
►►►ÉCOUTEZ I l'émission dans son intégralité
La bande-annonce :
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.