La Haute autorité de santé recommande de vacciner les adolescents contre la Covid-19 par étapes

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La Haute autorité de santé recommande de vacciner les adolescents contre la Covid-19 par étapes

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Les adolescents à partir de 12 ans doivent être vaccinés par étapes selon la Haute Autorité de Santé (photo d'illustration en Allemagne)
Les adolescents à partir de 12 ans doivent être vaccinés par étapes selon la Haute Autorité de Santé (photo d'illustration en Allemagne)
© AFP - Frank Hoermann / SVEN SIMON / SVEN SIMON / dpa Picture-Alliance via AFP

Après l'annonce d'Emmanuel Macron de l'ouverture de la vaccination contre la Covid-19 aux ados de 12 à 18 ans mi-juin, la Haute autorité de santé rend ses recommandations sur le sujet. Oui, la vaccination des 12-18 ans sera bénéfique, mais allons-y par étapes, avec les ados les plus fragiles d'abord.

La Haute autorité de santé (HAS) préconise ce jeudi une ouverture par étapes de la vaccination contre la Covid-19 des adolescents. De son coté, Emmanuel Macron a annoncé mercredi un élargissement de la campagne de vaccination à l'ensemble de 12-18 ans à partir du 15 juin. Une vaccination qui se fera hors du système scolaire et avec l'accord des parents.
 

Pour l'autorité sanitaire qui a publié son avis ce jeudi :

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Il existe bien un bénéfice individuel direct et indirect ainsi qu'un bénéfice collectif de la vaccination des adolescents contre la Covid.

Premier palier : les 12-15 ans les plus vulnérables, puis les autres

Mais la Haute autorité de santé recommande d'ouvrir d'abord "très rapidement" la vaccination aux 12-15 ans avec des fragilités (notamment obésité, immunodéficience et pathologies identifiées chez l’adulte comme facteurs de risque de formes graves de Covid-19) ou vivant dans l'entourage de personnes vulnérables. Puis elle préconise d'attendre que la vaccination des adultes soit "suffisamment avancée" pour la généraliser à tous les adolescents.

L'avis de la HAS porte sur l'utilisation du vaccin Pfizer, qui est le premier à avoir reçu le feu vert la semaine dernière pour être utilisé dans l'Union européenne chez les 12-15 ans. 

Pour la HAS : 

Le vaccin Comirnaty (Pfizer) est efficace chez les adolescents.

Concernant les 16-18 ans, le vaccin bénéficie déjà d'une autorisation de mise sur le marché à partir de 16 ans, mais jusqu'ici, les 16-18 ans ne pouvaient se faire vacciner en France que dans certains cas particuliers (maladies les exposant à un risque élevé de faire une forme grave de Covid ou adolescents vivant dans l'entourage d'une personne immunodéprimée). L'autorisation de mise sur le marché du vaccin pour les 12-18 ans des autorités sanitaires européennes de vendredi dernier permet donc aux 16-18 ans sans comorbidité ou fragilité de se faire vacciner.

Des résultats encourageants

Dans son avis, la HAS rappelle que les données de tolérance obtenues chez 2 260 adolescents âgés de 12 à 15 ans sont satisfaisantes. Ces ados ont été suivis sur une période médiane de deux mois : 

La plupart des évènements indésirables rapportés consistaient en des manifestations locales (douleur au point d’injection) ou des symptômes généraux (fatigue, céphalée, frissons, douleurs musculaires, fièvre) et étaient généralement d’intensité légère à modérée.

Manque de données sur les formes graves de la maladie et sur les variants

La HAS conclut donc à une efficacité vaccinale du vaccin dans la population des adolescents âgés de 12 à 15 ans contre les formes symptomatiques de la Covid-19. Toutefois selon ce même avis, "l’efficacité reste à confirmer contre les formes sévères, en particulier les formes avec hospitalisation et décès, qui étaient absentes des essais, du fait de la rareté de ces évènements chez les adolescents, ainsi que plus spécifiquement sur le syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique". La HAS recommande donc la mise en place d’études post-autorisation, notamment concernant les enfants et adolescents atteints de comorbidités ou dans l’entourage d’une personne immunodéprimée. Elle réclame également une étude de suivi de l’évolution de variants, notamment chez les patients infectés après vaccination. 

L’idée d’une vaccination des moins de 18 ans par étapes avait déjà été proposée par Alain Fisher, le monsieur vaccin du gouvernement . Il envisageait une vaccination des 16-18 ans sans comorbidités avant le début de l’été, et des 12-15 ans à la rentrée scolaire.