La justice française va-t-elle remettre à l'Italie l'ex-militant anticapitaliste Vincenzo Vecchi ?

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La justice française va-t-elle remettre à l'Italie l'ex-militant anticapitaliste Vincenzo Vecchi ?

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Vincenzo Vecchi a été condamné à 12 ans de prison en deuxième instance en Italie en 2012 pour "dévastation et saccage" contre des biens lors du sommet du G8 à Gênes en 2001
Vincenzo Vecchi a été condamné à 12 ans de prison en deuxième instance en Italie en 2012 pour "dévastation et saccage" contre des biens lors du sommet du G8 à Gênes en 2001
© AFP - Andreas SOLARO

L'ancien activiste italien d'extrême gauche, caché sous un faux nom en France depuis 8 ans, a été arrêté jeudi dernier dans le Morbihan. La justice se prononcera le 23 août sur son éventuelle extradition. Elle s'accorde un délai pour examiner une demande de complément d'informations.

La justice a décidé de ne pas tout de suite décider. Elle s'accorde un peu de temps supplémentaire pour statuer sur la remise aux autorités italiennes de cet ex militant anticapitaliste. La chambre d'instruction de la cour d'appel de Rennes dire le 23 août si la décision le condamnant à 11 ans de prison est conforme au droit.

Vincenzo Vecchi a été accusé puis condamné en 2012 pour des violences contre les forces de l'ordre et de destructions de biens publics lors du contre-sommet du G8 à Gênes, en Italie en 2001, puis lors d'une manifestation antifasciste en 2006. En France, il se faisait appeler Vincent Papale. Âgé de 46 ans, il vivait à Malansac, près de Rochefort-en-Terre, dans le Morbihan. Selon nos confrères du Figaro, c’est lors de vacances en Savoie avec sa famille que Vincenzo Vecchi aurait été repéré par des policiers italiens qui ont prévenu les gendarmes.

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Des mandats d'arrêts contestés par l'avocate de l'activiste

Maître Catherine Glon estime que toutes les conditions légales ne sont pas réunies pour une exécution immédiate des mandats d’arrêt européens à l’origine de l’arrestation de son client par la Brigade nationale de recherche des fugitifs. Il ne s’aurait s’agir, selon elle, d’une simple formalité dans un pays démocratique. 

"Il n’y a pas de garanties sur le fait que le procès de 2012 se soit déroulé dans des conditions parfaitement légales et équitables, en l’absence de Vincenzo Vecchi. Et nous présentons aussi des moyens sur les conditions de détention en Italie. Donc, oui nous espérons que la cour nous entendra sur un supplément d’information et le report de l’examen de cette situation dans des conditions moins rapides et moins brutales. Il y a des textes sur le mandat d’arrêt européen, des exigences, des normes qui sont posées par la Cour européenne des droits de l’homme", souligne l'avocate.

Hier, l'avocat général du parquet général de Rennes, Pascal Bougy, a rappelé qu’il ne s’agissait pas d’une demande d'extradition, "qu’elle n’est pas nécessaire dans ce cas précis", qu’il n’y a aucune intervention politique ou diplomatique et que la démarche ne relève que du niveau judiciaire. Le simple mandat d'arrêt peut donc permettre la remise de la personne. 

Le comité de soutien de Vincenzo Vecchi, qui s’est mobilisé ces derniers jours en Bretagne, espère que les magistrats rennais ordonneront un report de l’examen du mandat d’arrêt dans ce dossier qui n’a de fait rien à voir avec des affaires plus classiques de délinquance ou de criminalité organisée.

Les soutiens se multiplient

Des membres du comité "Soutien Vincenzo", seront présents devant la cour d'appel de Rennes. Le comité de soutien refuse que l'Italien devienne un "trophée de chasse" pour Matteo Salvini.
Des membres du comité "Soutien Vincenzo", seront présents devant la cour d'appel de Rennes. Le comité de soutien refuse que l'Italien devienne un "trophée de chasse" pour Matteo Salvini.
© AFP - Fred TANNEAU

Le week-end dernier, l'un des membres de son comité de soutien a déclaré sur France Inter redouter que son "ami" Vincenzo ne devienne un "trophée de chasse" pour le ministre italien d'extrême droite Matteo Salvini. Le NPA et plusieurs organisations d’extrême gauche ont appelé à leur tour à une mobilisation ce mercredi près de la cour d’appel de Rennes.

Du côté du ministère français de l’Intérieur, on ne souhaite pas faire de commentaire sur cette affaire qui va se régler entre les autorités judiciaires française et italienne.