La LPO dénonce une autorisation de chasse de l'alouette trop importante

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La LPO dénonce une autorisation de chasse de l'alouette trop importante

Peut-on continuer à tuer autant d'alouettes alors que sa population a chuté de 30 % en quinze ans ?
Peut-on continuer à tuer autant d'alouettes alors que sa population a chuté de 30 % en quinze ans ?
© AFP - HorizonFeatures /Leemage / ©BRASSELET

Un projet d'arrêté du ministère de la Transition écologique fait bondir la Ligue de protection des oiseaux. Il prévoit d'autoriser, dès cet automne, le piégeage de trois fois plus d'alouettes que celles qui l'ont été la saison précédente, et ceci alors que le nombre d'oiseaux de cette espèce est en chute.

Les quotas départementaux de la chasse sont stables depuis plusieurs années et ont reçu un avis favorable du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage. 

Mais alors que le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et le CNRS ont révélé en mars dernier une chute vertigineuse du nombre d'oiseaux dans le pays, et notamment du nombre d’alouette des champs, le ministère de la Transition écologique de Nicolas Hulot va autoriser le piégeage de 370 000 alouettes, essentiellement dans le sud-ouest. À ce chiffre il faut ajouter les oiseaux chassés au fusil : 180 000 l'an dernier.

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De fait, les quotas n'ont ni augmenté ni diminué ces dernières années. Le ministère de la Transition écologique les calcule en se basant sur une directive européenne, à 1% de la mortalité naturelle estimée. Il ne prends donc pas en compte la diminution de l'espèce, selon la Ligue de protection des oiseaux (LPO). L'alouette a vu sa population chuter de 30 % en quinze ans.

La LPO rappelle Nicolas Hulot à ses engagements.

Le 21 mars dernier, le ministre dénonçait à l'Assemblée nationale la disparition de "30% d'oiseau en quelques années", faisait part de sa "honte" face à "ces tragédies invisibles et silencieuses" dont "on s’accommode et dont nous sommes responsables" disait  Nicolas Hulot, qui demandait aux Français de "l'aider" et réclamait "un sursaut d’indignation".

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Alain Bougrain-Dubourg, le président de la LPO, souligne le décalage entre le discours et les actes du ministre : "Il y a vraiment un double langage, dit-il parce que d'un côté on nous invite à préserver la biodiversité et puis de l'autre on assiste un véritable massacre de l'une des espèces les plus affectées actuellement. En France on tue 66 espèces différentes d'oiseaux, contre une moyenne en Europe de 14 espaces. Et on veut en tuer encore plus ? Et plus longtemps ? Et d'avantage d'espèces ? Il faut savoir quel est le discours : si c'est celui de la sauvegarde de la biodiversité ou celui de la gibecière bien remplie."

La LPO invite les citoyens à s'opposer à ce projet qui concerne également d'autres espèces d'oiseaux, sur le site du ministère, en répondant à la consultation publique.