La précarité hygiénique, un fléau mal connu et mal vécu

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La précarité hygiénique, un fléau mal connu et mal vécu

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Des millions de Français doivent parfois se priver de savon, de shampoing, de dentifrice...
Des millions de Français doivent parfois se priver de savon, de shampoing, de dentifrice...
© Maxppp - Sebastien Desarmaux

Trois millions de Français n'ont pas les moyens de conserver une hygiène correcte : c'est ce que révèle un sondage IFOP commandé par l'association "Dons solidaires", que nous vous révélons en exclusivité. Un cercle vicieux : les plus pauvres subissent plus d'exclusion à cause de leur apparence, liée à leur situation.

Ce n'est pas vraiment une surprise mais l'étude permet de mieux évaluer l'ampleur du phénomène : les plus pauvres subissent plus d'exclusion à cause de leur apparence, notamment parce qu'ils ne peuvent pas s'acheter des produits hygiéniques de première nécessité.

L'étude porte principalement sur ces 10 millions de Français en difficulté financière. Et plus d'un tiers d'entre eux disent avoir déjà renoncé à acheter du shampooing, du savon ou sont obligés de limiter leur consommation de papier toilette.

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Plus les produits hygiéniques sont chers, moins les plus démunis peuvent se les procurer. Exemple avec la lessive : environ cinq millions de personnes lavent leur linge à la main et dans plus de la moitié des cas, elles sont contraintes d'utiliser du savon, du liquide vaisselle ou du gel douche.

Deux millions de personnes "mal à l'aise" sur ces questions

Les femmes et les jeunes enfants sont les populations les plus concernées. Plus d'1,5 million de femmes ne peuvent pas changer suffisamment de protection hygiénique ou ont recours à des moyens de fortune, et près de trois millions de personnes ne peuvent pas remplacer régulièrement les couches de leurs enfants.

Un manque d'argent qui fait subir directement un manque d'hygiène, et qui a des conséquences importantes sur la vie sociale et professionnelle des plus démunis. Deux millions de personnes disent se sentir mal à l'aise par rapport à leur hygiène corporelle. Les trois quarts d'entre elles déclarent avoir déjà annulé au moins une fois un entretien d'embauche à cause de leur apparence.