La recrudescence de cas de Covid-19 engendre-t-elle une hausse des hospitalisations en France ?

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La recrudescence de cas de Covid-19 engendre-t-elle une hausse des hospitalisations en France ?

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La moyenne des hospitalisations pour Covid a doublé en France depuis la mi-juillet
La moyenne des hospitalisations pour Covid a doublé en France depuis la mi-juillet
© Getty - Pascal Bachelet/BSIP/Education Images

Ces chiffres sont scrutés de près. La recrudescence des cas de Covid-19 que l'on constate en France depuis quelques semaines induit-elle une hausse du nombre des hospitalisations et des admissions en réanimation, comme on pourrait le craindre ?

La France fait face à une recrudescence de cas de Covid-19. Plus de 6.000 nouveaux cas ont été enregistrés ce week-end. Depuis quelques jours, la situation est jugée préoccupante par les autorités sanitaires. Selon les infographies que nous avons élaborées à partir des données de Santé publique France, cette recrudescence de cas induit clairement une hausse des hospitalisations depuis quelques jours : ces dernières ont doublé en quelques semaines. Mais elle restent à un niveau très bas par rapport au pic d'avril. 

Les hospitalisations en hausse mais cette hausse est limitée

Le 17 août, 234 personnes ont été hospitalisées en France pour des cas de Covid-19, selon les statistiques de Santé publique France. C'est le chiffre le plus important depuis le 3 juin 2020, donc depuis deux mois et demi. Si l’on prend la moyenne des hospitalisations lissée sur sept jours (pour éviter les biais liés aux sous-déclarations le week-end), le chiffre a doublé entre la mi-juillet et aujourd'hui. Si l’on regarde ce qu'il en est depuis le début du déconfinement, la hausse est donc nette.

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Mais, si l’on dézoome, ces chiffres restent faibles au regard de ce qu'ils ont été pendant le pic. À titre de comparaison, on comptait 4.000 hospitalisations par jour au plus fort de la crise, début avril, et une centaine par jour à la mi-juillet, quand on était au plus bas.

Un chiffre faible mais en hausse : il paraît alors raisonnable de se demander si l’on ne se trouve pas dans la situation de février/mars, quand le virus commençait à circuler activement en France, sans pour autant se traduire par une arrivée massive de patients dans les hôpitaux.

Même tonalité du coté des admissions en réanimation

Les admissions en réanimation suivent une courbe parallèle à celle des hospitalisations. Il y a une hausse sensible (on assiste à un doublement du nombre de prises en charge depuis la mi-juillet) mais les chiffres sont très bas en comparaison de ce qu'ils ont été au plus fort de la crise.

Il y a eu 34 admissions en réanimation pour des cas de Covid-19 le 17 août. C'est un record quotidien depuis la fin mai. Au plus fort de la crise, début avril, on en comptait 700 par jour. Et au moment le plus calme, début juillet, on en comptait moins de cinq.

La recrudescence des cas concerne surtout les jeunes

S'il n'y a pas d'arrivée massive de patients dans les hôpitaux et en réa, c'est probablement parce que, pour l'instant, la hausse des cas concerne essentiellement des publics jeunes, qui finissent moins à l'hôpital.

A l'hôpital Cochin, où une dizaine de patients Covid sont pris en charge, un malade Covid a été admis en réanimation ce qui n'était pas arrivé depuis des semaines. Pour le médecin réanimateur, Alain Cariou, "ce qu'on voit aujourd'hui, c'est qu'après la phase de ré-accélération qui a eu lieu il y a une dizaine de jours, on a le sentiment d'atteindre une phase avec une remontée d'activité mais pas d'accélération supplémentaire". Selon lui, "si ça reste à ce rythme là, c'est quelque chose de gérable".