
Après avoir réuni ses supporters place du Trocadéro à Paris, puis déclaré ensuite sur France 2 qu’il n’abandonnerait pas, François Fillon affine sa stratégie : gagner du temps.
Depuis le début de ses ennuis judiciaires, François Fillon cherche, tout le temps, à gagner du temps : quelques heures, quelques jours, rarement au-delà. Mais depuis six semaines, au total, ça lui a permis de rester candidat. Et il a réitéré ses intentions, dimanche soir, sur France 2, dans la foulée du rassemblement organisé pour rassembler ses militants place du Trocadéro à Paris :
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Personne ne peut aujourd'hui m'empêcher d'être candidat
A la question "Allez-vous retirer oui ou non votre candidature ?", le candidat de la droite a dit: "Ma réponse est non". Le journaliste insiste : "Jamais ?" François Fillon répond: "La réponse est non. Et surtout je ne vois pas de raison de le faire (...) Je pense profondément que le retrait de cette candidature aboutit à une impasse politique pour la famille qui est la mienne, pour la droite et le centre", a-t-il insisté.
"Personne n'a le pouvoir de m'obliger à retirer ma candidature. Ca ne veut pas dire que je ne discute pas, que je ne suis pas prêt à dialoguer mais c'est ma décision", a-t-il continué. "Je ne suis pas autiste, je vois bien les difficultés (...) Je ne suis pas jusqu'au boutiste, pas enfermé dans une certitude mais il y a une chose que je constate c'est qu'il n'y a pas d'alternative", a-t-il encore affirmé.
Aucun plan B ne s'impose
Aujourd'hui, auréolé de son "pari réussi" d'avoir rempli la Place du Trocadéro à Paris, qui va oser lui demander de renoncer ? A priori, et dans l'immédiat, encore une fois, cela paraît compliqué. D'autant que, parallèlement, aucun plan B ne parvient à s'imposer, et qu'en s'affichant aux côtés de François Fillon hier, une partie des Sarkozystes (François Baroin, Luc Chatel, Eric Ciotti...) a redit "non" à l' hypothèse Juppé. Ce dernier, lors d'une déclaration faite lundi matin à Bordeaux, a répété son intention de ne pas remplacer François Fillon en cas de désistement.
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Tenir à tout prix
"Tenir", c'est donc la seule stratégie de celui qui est encore candidat, tenir 12 jours exactement, jusqu'à la fin du dépôt des parrainages, pour devenir officiellement le candidat de la Droite. Et d'ici là, François Fillon continuera à appliquer la même méthode : promettre une nouvelle équipe - c'est déjà sa troisième - et se déplacer dans des fiefs fillonistes - comme Orléans mardi - où il est presque sûr que rien ne peut lui arriver.
En attendant, le parti des Républicains doit réunir lundi soir, avec un jour d'avance, son comité politique "compte tenu de l'évolution de la situation politique", tandis que Christian Estrosi a demandé à rencontrer, le même jour, François Fillon avec Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, pour le convaincre d'une "sortie respectueuse".