
Près de 120 millions d'euros. C’est le montant de la dette accumulée par les pays étrangers, à la fin 2014, à l'égard de l'APHP, l'Assistance Publique Hôpitaux de Paris. Pour mettre fin à cela, l'institution va changer de règles au mois de septembre.
Comment un tel impayé a-t-il pu s'accumuler ? Pour les hôpitaux de Paris il est difficile parfois, pour des raisons diplomatique, de forcer la main des mauvais payeurs qui sont dans tous les pays. En tête du palmarès de ces impayés, l’Algérie, avec une ardoise de 31 millions, le Maroc, 11 millions, les Etats-Unis, près de 6 millions. La Belgique, 5 millions, la Tunisie a peu près pareil, et l’Italie, 4 millions.
Il y a les urgences, mais aussi les hospitalisations programmées
Le cas typique est celui d’une personne étrangère avec un visa touristique qui tombe malade en France et qu'on doit hospitaliser sur le champ. L'hôpital en France ne lui demande pas d'emblée sa carte bleue.
Deuxième cas de figure, ce sont des étrangers dont les pathologies nécessitent des soins en France. Ce sont donc des interventions programmées, à l'avance sur avis médical. Dans les deux cas, l'APHP se tourne après les soins vers la caisse sociale du pays en question. Quand l'hospitalisation est programmée, le prix appliqué depuis 2013 est majoré de 30% pour les patients résidant à l'étranger. Mais il y a des mauvais payeurs et les hôpitaux parisiens ne seraient pas les seuls concernés.
D'année en année, la dette s'accumule. Préoccupant quand on sait qu'en France ce qu'on appelle le tourisme médical est en plein boom, les séjours de patients étrangers ont progressé de 10% depuis 4 ans. A partir du mois de septembre, les hôpitaux de Paris n'accepteront de programmer des opérations qu'aux patients qui paieront les frais à l'avance.