La Tunisie change de Premier ministre

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La Tunisie change de Premier ministre

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Trois ans après la révolution, le processus démocratique se poursuit en Tunisie. Le Premier ministre Ali Larayedh, du parti Ennahda, a démissionné jeudi 9 janvier. Un gouvernement de transition, dirigé par Mehdi Jomaâ. (sans étiquette), prend sa place, avant de nouvelles élections.

accord en tunisie pour nommer mehdi jomaa premier ministre
accord en tunisie pour nommer mehdi jomaa premier ministre
© reuters

Le 17 décembre 2010, un vendeur ambulant tunisien s'immolait, dans la rue, à Sidi Bouzid. Le drame provoque un énorme mouvement de colère, qui pousse Ben Ali hors du pays, après 23 ans de pouvoir sans partage. Trois ans après, le pays s'apprête à voter sa nouvelle Constitution. Respect des droits de la femme, égalité, reconnaissance des droits de l'opposition... Le texte est novateur, mais le contexte social reste très difficile.

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Un gouvernement technique de transition

Démission de Larayedh, nomination de Jomaa. Ce jeu de chaise musical à la tête de la Tunisie vient d’un accord politique obtenu après l’assassinat du député de l’opposition Mohamed Brahmi, le 25 juillet dernier.

Le parti islamiste majoritaire à l’Assemblée constituante quitte le pouvoir de son plein grè.

Jomaa, ingénieur peu connu du grand public, était déjà ministre de l’Industrie dans le précédent gouvernement. Avec un cabinet d’indépendants, il doit conduire le pays vers des élections.

Il a deux semaines maximum pour former son équipe, qui sera ensuite soumise au vote de l’Assemblée nationale constituante.

Vers un vote de la Constitution avant le mercredi 14 janvier

C’était une des promesses de la classe politique : voter la Constitution rapidement, pour permettre la tenue d’élections libres. Les députés de la Constituante sont en train d’établir les futures institutions. Le Parlement sera élu pour 5 ans, au suffrage universel direct. L’opposition est définie comme une composante essentielle. Le Gouvernement est responsable devant le Parlement.

Surtout, le texte abandonne la Charia comme source de droit, la Tunisie est un Etat « civil », qui protège la liberté de conscience et le libre exercice des cultes. L’égalité entre citoyennes et citoyens est inscrite dans l’article 20. La parité est même obligatoire pour tout conseil élu. C’est la première fois qu’un pays arabe l’inscrit dans la loi fondamentale.

L’an dernier, un article évoquait « la complémentarité de la femme par rapport à l’homme » ce qui avait fait descendre de nombreuses Tunisiennes et Tunisiens dans la rue.

Bochra Belhadj Hmida est avocate, parlementaire de l’opposition et féministe. Elle répond à Laëtitia Gayet.

Quand même, reconnaître aujourd’hui l’égalité en droits et en obligation, la reconnaissance des acquis et l’engagement de l’Etat à les renforcer, ça aussi, c’est très important. Pour la première fois aussi, la Constitution tunisienne parle de parité et c’est l’un des rares pays d’ailleurs, où on trouve, d’ailleurs, cette phrase. (…) Ce n’est pas chose répandue, dans le monde, même dans les pays démocratique

S Invitée 18H OK

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