
Vacciner 7 jours sur 7, même les jours fériés : c'est la volonté martelée par Emmanuel Macron qui annonçait, la semaine dernière, l'accès aux créneaux pour tout le monde s'il reste des doses, la veille pour le lendemain. Cette semaine de l'Ascension va donner l'occasion de vérifier si la France reste dans le rythme.
Jeudi jour de l'Ascension, les Français seront nombreux à faire le pont derrière ce jour férié. La vaccination fera-t-elle aussi une pause, elle aussi, dans les plus de 2 200 centres de l'hexagone ?
"Tous sur le pont" a lancé Olivier Véran vendredi. Le ministre de la Santé vaccinera d'ailleurs lui-même ce mardi soir. Mais la réponse se lit malgré tout, hélas, un peu dans les prises de rendez-vous, témoigne Stanislas Niox-Chateau, le patron de Doctolib. "Il y a moins de 200 000 injections quotidiennes de prévu, les 13, 14, 15 et 16 mai... soient jeudi, vendredi, samedi et dimanche prochain". C'est deux à trois fois moins que la semaine dernière ou plus de 500 000 personnes ont été vaccinées chaque jour. Pic atteint vendredi à plus de 600.000 injections.
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L'équipe du centre de Jonzac en Charente-Maritime sera fidèle au poste
Mais vendredi d'abord puis, ce dimanche, ces prises de rendez-vous ont fait un bond notable, selon Doctolib. Pour dimanche c'est presque moitié plus que le dimanche précédent par exemple, pour une 1ère dose.
"Les jours fériés, on ne connait pas" rigole Alexandra Paulay, médecin généraliste, coordinatrice du centre. 2 370 doses sont fournies par l'ARS pour la semaine. "Il n'y a pas à réfléchir si c'est férié ou pas", poursuit-elle. "Il y a des gens à vacciner, il faut le faire. Donc on a trouvé des volontaires pour le faire et on a mis en place des équipes.
On travaille d'arrache-pied pour avoir du personnel en permanence et réactif le jour où il faut vacciner, c'est-à-dire maintenant.
Il faut dire qu'il y a de la ressource dans la communauté de communes du Haut Saintonge. Les thermes de Jonzac sont fermées et c'est là que les volontaires ont été recrutés en partie. Alexandra Paulay est elle-même médecin thermal. Le centre de vaccination peut aussi compter sur des infirmières à la retraite très motivées. Très bientôt, la moitié des habitants de la communauté de commune - la plus imposante de France avec 129 communes - sera vaccinée.
Mais ce centre fait un peu figure d'exception. Certes, les grands centres – le Stade de France, Disneyland à Marne-la-Vallée, le stade Gerland à Lyon, le Vélodrome à Marseille, l'hôpital de Pau, ceux de Strasbourg, de Chalon sur Saône, Macon, le Zénith de Lille, ou encore le prisme à Aurillac, seront ouverts. Les centres de Condom, Samatan, Auch et Eauze dans le Gers, vont tourner à 1500 injections par jour. 15.000 créneaux prévus sur 3 jours à Nice. Il pourrait y avoir aussi des opérations ponctuelles, sur les littoraux bretons et varois -- là où il y a des vacanciers -- avec des vaccins Johnson and Johnson, à doses uniques.
Mais presque deux tiers des 2 200 centres de France s'annoncent fermés pour l'Ascension, indique Stanislas Niox-Château : "Le personnel soignant et les administratifs sont fatigués. Il y a donc un enjeu fort à les aider pour qu'ils aient plus de moyens qu'aujourd'hui. Qu'ils aient de la relève". Le vélodrome de Saint Quentin en Yvelines lui, contrairement à ce que ce qui était annoncé, fait une pause. En fait, le site profite d'une baisse de fréquentation annoncée pour se reconfigurer, histoire d'élargir la vaccination jusqu'à à 20h30 dans les semaines qui viennent. Il redémarre vendredi avec nocturne jusqu'à 23h. Par ailleurs, nombre de pharmacies - sans faire le pont - seront closes pour l'Ascension.
La mobilisation en ce jeudi férié, dépend aussi de l'avancement de la campagne. En Maine-et-Loire, les trois quarts des personnes à risques sont vaccinées. Le centre de Baugé, par exemple, s'accorde donc la journée de jeudi. Mais il reprend du service dès vendredi. Pour compenser et utiliser les 2534 doses allouées cette semaine, le centre ouvre jusqu'à 21h15, pendant trois jours.