"La vie est merveilleuse car on progresse en vieillisant" Le best-of de Boomerang

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"La vie est merveilleuse car on progresse en vieillisant" Le best-of de Boomerang

"La vie est merveilleuse car on progresse en vieillissant" Benjamin Biolay
"La vie est merveilleuse car on progresse en vieillissant" Benjamin Biolay
© Getty - Ana Maria Serrano

Retrouvez tous les plus beaux moments des entretiens d'Augustin Trapenard cette semaine. Le chef cuisinier Thierry Marx, la chanteuse Marie-Pierra Kakoma de Lous & and the Yakuza, l'écrivain Thibault de Montaigu, la comédienne Martine Chevallier et le chanteur Benjamin Biolay étaient les invités de Boomerang.

Retrouvez l'ultime mixte de Pablo Cotten dans lequel il a rassemblé rien que pour vous les moments les plus insolites de Boomerang cette semaine : 

Le Best-of de Boomerang du vendredi 18 décembre 2020

10 min

Benjamin Biolay

À l'occasion de la (re)sortie de son neuvième album "Grand Prix" dans une version augmentée, le comédien et chanteur français s'est confié au micro d'Augustin Trapenard sur ses sentiments quant à la prise de parole des artistes en temps de crise sanitaire, la parole des jeunes, les vertus de la chanson, la force des textes, sa découverte du rock. Il était hier en direct de la Cigale pour un concert triple affiche avec Alain Souchon et Catherine Ringer : 

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BB : "Ce fameux temps long, c'est quelque chose d'assez abstrait. Parfois, je vois les jeunes et je me dis… les pauvres, toutes les galères qui vont leur arriver… toutes les erreurs… mais, en même temps, c'est formidable de se tromper, de faire des erreurs, c'est vraiment un travail de très longue haleine. 

La vie est merveilleuse parce que c'est l'inverse du sport : on progresse en vieillissant

Quand on me fait écouter une chanson et qu'elle est en yaourt, je me dis que, oui, c'est super mais ce n'est qu'une demi chanson. La chanson française, c'est le nerf de la guerre, c'est ce qui fait que c'est un artisanat unique. C'est son texte… la puissance de sa langue et de la poésie qui se sont emparés de cet art populaire, de rue qu'est la chanson dont la quintessence serait le poète Bernard Dimay, car son titre Syracuse ça ne peut pas se faire dans une autre langue".

🎧 RÉÉCOUTER - La Carte blanche de Benjamin Biolay qui a repris "Tous les garçons et les filles de mon âge" de François Hardy

Marie-Pierra Kakoma de Lous & and the Yakuzas

La chanteuse belgo-congolaise a sorti cet automne son tout premier album Gore. Au micro de Boomerang, elle témoigne de sa volonté à toujours aller de l'avant grâce à la force créatrice de la musique, combien celle-ci permet de cultiver et d'entretenir le rapport aux autres : 

Lous & the Yakuzas : "Se perdre c'est subir la vie, je n'aime suivre les journées sans savoir trop ce qui se passe tellement il y a tellement d'événements, tellement il y a de nouvelles… Ne plus se réjouir aussi, je trouve ça abominable.

Ça paraît fou mais même quand ça ne va pas du tout, je ne sais pas pourquoi, j'ai toujours de l'espoir

Il n'y a rien qui peut me faire peur, je pense que je peux aller en enfer avec mon cœur et illuminer l'endroit. 

Je suis passionnée, je pense que la parole est créatrice

Dans la vie, je me tais et j'apprends parce que j'estime que tout le monde a plus de connaissances que moi. Je trouve ça incroyable. Tout le monde, même les plus jeunes d'ailleurs, ne doivent pas être plus âgés que moi pour en savoir plus. Je trouve ça incroyable le niveau d'apprentissage que tu peux recevoir d'une personne qui est déjà passée par plus de choses dans la vie".

🎧 CARTE BLANCHE  - Lous & The Yakuza reprend "Lilac Wine" de Jeff Buckley :

🎧 ÉCOUTER - Le premier album de Lous & the Yakuza : Gore

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Martine Chevallier

D'abord engagée en tant que pensionnaire en 1986, elle fait ses débuts à la Comédie-Française en interprétant Esther de Racine mise en scène par Françoise Seigner. C'est en janvier 1988 qu'elle en devient la 478e sociétaire, passant des planches au cinéma puis à la télévision, côtoyant ainsi les plus grands. Martine Chevallier était dans Boomerang :  

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C'est très curieux plus on avance en âge, plus on est léger

MC : "Les mots, c'est la base, ils se martèlent. J'ai commencé à véritablement comprendre la justesse des mots et leur signification par la voix avec Paul Claudel car, avec lui, on ne peut pas faire autrement que de prendre les mots avec soi, on est obligé de rentrer dans la matière du mot et de l'ausculter. C'est vraiment très intéressant. Après, on peut effectivement donner la charge de ces possibilités dans tous les textes que l'on parcourt".

J'ai passé le Conservatoire, j'étais assez jeune et j'ai présenté des textes d'ingénu. À cette époque-là, je jouais beaucoup les ingénues et deux hommes se sont bagarrés pour m'avoir dans leur classe à la fois Louis Seigner et Antoine Vitez. C'est ce dernier qui a gagné. Au bout de trois ans, je suis ressortie en tragédienne. C'est vous dire à quel point cet homme peut changer la vie des gens, la vie d'un acteur ou d'une actrice. Il avait une vision, c'était un grand pédagogue. J'ai alors découvert que mon être avait trois dimensions, on travaillait déjà en 3D avec lui".

Thierry Marx

Il est l'un des plus grands cuisiniers de France et vient de faire paraitre "Celui qui ne combat pas a déjà perdu", son autobiographie où il revient sur son parcours. Le chef cuisinier était l'invité de Boomerang

TM : "La vie c'est un combat du quotidien contre soi-même. J'ai fait une métaphore avec la libellule en général : arriver d'une extraction sociale assez modeste et puis, de temps en temps, on me demande comment, à 60 ans, j'en suis arrivé là. La seule chose que je peux répondre, c'est de ne pas reculer. Comme la libellule qui va à droite, à gauche, on n'est jamais stationnaire, on observe, on prend de la distance, on met du temps entre l'émotion et l'action mais, mécaniquement, on ne peut pas reculer, sinon c'est pour se reproduire et mourir. 

Il ne faut jamais reculer

Il y a un terme qu'on emploie beaucoup à l'école de judo au Japon : "observe et tais-toi, apprend et comprend, ensuite alors tu pourras innover". Je crois que c'est une règle planétaire. Puis, finalement, échappe-toi devient un homme libre et créatif. C'est comme ça que je conçois la transmission. Elle n'est pas la mise en conformité de quelqu'un, la transmission c'est vraiment lui donner cette passion et dire fais ce métier, il est passionnant, mais peut-être que tu pourras le regarder avec tes yeux à toi".

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📖 LIRE - Thierry Marx : Celui qui ne combat pas a déjà perdu (Flammarion)

Thibault de Montaigu

L'écrivain a fait paraitre, à la rentrée, "La grâce", son sixième roman, qui vient d’être récompensé par le prix de Flore. Il était dans Boomerang

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TM : "Quand je me suis effondré et que je suis entré dans cette nuit noire de l'âme, épisode que je raconte au début de mon livre, je me suis rendu compte que, finalement, la seule chose qu'on possède vraiment, c'est notre vie intérieure. Et tout peut nous être enlevé que ce soit la santé, la famille, les richesses mais ce qui demeure, quoiqu'il arrive, c'est cette vie intérieure que, souvent, on a tendance à fuir dans notre monde contemporain, mais c'est pourtant là où se situe notre véritable richesse.

C'est un moment fou, parce que j'écrivais dans une ferme perdue et il y avait eu une panne d'électricité, j'ai dû, à l'ancienne, reprendre du papier, un crayon, la chandelle et tout d'un coup, quand j'ai vu mes mots sur la page blanche, c'était des mots qui me ressemblaient, ce n'était plus les mots de tous les jours, sur un traitement de texte où les mots, les phrases sont stéréotypés. Finalement, c'était vraiment une idée, ma pensée s'incarnait sur le papier. Ce n'était pas des mots qui appartenaient aux autres, c'étaient mes mots. Là, je ne pouvais plus du tout me fourvoyer et me mentir à moi-même. Je devais être absolument vrai. Je devais être en confession.

Autrefois, on faisait des dissertations absolument incroyables dont les sujets nous surprenaient tout le temps. J'écrivais des trucs complètement fous, c'est-à-dire qu'on nous mettait Beethoven à plein ballon et on nous disait "maintenant, écrivez sur ce que vous avez ressenti". Moi, j'inventais des choses folles et on m'a donné confiance dans le fait de me dire que ce qui venait de moi-même et que j'écrivais sans me soucier des autres, c'était vraiment là ce qui avait de la valeur".

🎧 Carte blanche - La lettre de Thibault de Montaigu à son père

Aller plus loin

🎧 SUIVRE - Boomerang : Tous les entretiens d'Augustin Trapenard, du lundi au vendredi à 9h05

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