
Les producteurs de lait de l'ouest manifestent depuis lundi soir devant l'usine Lactalis de Laval, numéro un mondial des produits laitiers et réputé être le plus mauvais payeur.
Ce mois-ci, Lactalis achète mille litres de lait pour 256 € (contre 363 € à l'été 2014). Les producteurs, eux, estiment qu'il faudrait remonter ce prix à 300 € au minimum pour couvrir leurs frais. Mais comment se décompose le prix du lait ?

Dans les grandes et moyennes surfaces, un litre de lait demi-écrémé U.H.T coûtait en moyenne 76 centimes l'année dernière selon France AgriMer. Sur ces 76 centimes payés par le consommateur, seuls 27 reviennent aux éleveurs. Les laiteries, qui transforment le lait, récupèrent environ 30 centimes, et les magasins une dizaine.
Le prix du lait a chuté de 25 à 30% depuis deux ans. La faute à un surplus de production et à une baisse de la demande. Propriétaire de marques phare comme Lactel ou Président, Lactalis achète la tonne de lait environ dix euros de moins que ses concurrents.
Selon la Fédération nationale des producteurs de lait, si Lactalis paie moins, c'est parce qu'il joue de sa position de numéro 1 pour imposer ses prix. "Faux", répond l'entreprise qui rappelle le contexte de crise.
Un système trop complexe
Depuis un décret de 2010, il n'y a plus d'accord interprofessionnel sur la modalité du prix du lait. Désormais, l'heure est à la contractualisation : chaque producteur ou association de producteurs a un contrat avec un collecteur de lait (Lactalis ou un autre). Les modalités sont négociées différemment selon les cours, et les prix d'achat du lait diffèrent aussi selon les régions de France, les collecteurs, et les primes (prime "super qualité" par exemple).
Certains producteurs, à cause de leur situation géographique n'ont pas le choix de leur collecteur. L'équation varie donc d'une entreprise à l'autre. La Fédération nationale des producteurs de lait estime que le calcul du prix est aujourd'hui trop "nébuleux" et demande une clarification des modalités.