Le cinéaste Jafar Panahi libéré après sept mois de détention en Iran

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Le cinéaste Jafar Panahi libéré après sept mois de détention en Iran

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Le cinéaste iranien Jafar Panahi, emprisonné à Téhéran depuis depuis le 11 juillet dernier, a été libéré
Le cinéaste iranien Jafar Panahi, emprisonné à Téhéran depuis depuis le 11 juillet dernier, a été libéré
© AFP - Soeren Stache

Le cinéaste iranien Jafar Panahi, emprisonné à Téhéran depuis depuis le 11 juillet dernier, a été libéré, a appris France Inter ce vendredi. Il avait entamé mercredi une grève de la faim pour protester contre les conditions de sa détention.

Libre après sept mois de prison. Le réalisateur iranien Jafar Panahi a été libéré sous caution ce vendredi. Le cinéaste, qui se trouvait en prison à Téhéran depuis le mois de juillet, venait d'entamer une grève de la faim le 1er février pour protester contre les conditions de sa détention.

"Il est sorti de la prison d'Evin" se réjouit Michèle Halberstadt, productrice, dont la société ARP Sélection distribue les films de Jafar Panahi. "Je sais que sa première préoccupation, c'est de faire reconnaître qu'il n'a plus de peine de prison à faire, pour qu'on ne puisse pas dans quelques mois l'arrêter de nouveau sous un prétexte quelconque."

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Un défenseur de la liberté d'expression

Âgé de 62 ans, Jafar Panahi, l'un des cinéastes iraniens les plus primés, a été arrêté le 11 juillet - avant même le début de la vague d'actions de protestation qui secoue le régime iranien depuis le mois de septembre - et a été contraint de purger une peine de six ans de prison prononcée en 2010 pour "propagande contre le système". Mais le 15 octobre, la Cour suprême a annulé la condamnation et ordonné un nouveau procès, laissant naître chez ses avocats un espoir de libération.

Le cinéaste avait également été condamné à 20 ans d'interdiction de réaliser ou d'écrire des films, de voyager ou même de s'exprimer dans les médias, pour avoir montré son soutien au mouvement de protestation de 2009 contre la réélection du populiste Mahmoud Ahmadinejad.

Outre la grève de la faim entamée par Jafar Panahi deux jours avant sa sortie, Michèle Halberstadt se satisfait du "fait que toute la communauté du cinéma s'est mobilisée à travers le monde". Le réalisateur a obtenu notamment un Lion d'Or en 2000 au festival de Venise pour "Le cercle" et le Prix du scénario à Cannes en 2018 avec "Trois Visages", trois ans après avoir été récompensé par l'Ours d'Or à Berlin pour "Taxi Téhéran".  Le dernier film de Jafar Panahi, "Aucun Ours", qui, comme la plupart de ses œuvres récentes, le met directement en scène, a été projeté en 2022 à la Mostra de Venise alors qu'il était déjà emprisonné. Le film a remporté le prix spécial du jury.