
Le Très Haut Débit pour tous en 2022, que ce soit par la fibre, la radio, le satellite ou la 5G, c'est l'objectif d'un plan ambitieux lancé en 2013 et doté de 22 milliards d'euros. Mais avec la crise du Covid-19, les chantiers fonctionnent au ralenti et le programme prend du retard.
22 milliards d’euros pour doter tous les Français d’une connexion Internet stable, robuste et surtout rapide, au plus tard en 2022. Ça, c’est le plan de base lancé en 2013 et qui, jusqu’à l’arrivée du Covid-19 en France, se déroulait sans trop d’encombres. Alors que les deux mois de confinement ont prouvé la nécessité d’un accès au réseau pour tous (12 millions d’écoliers en ligne, la moitié de la population en télétravail, les téléconsultations, les commandes en circuit court…), les acteurs publics et privés en charge de ce chantier pharaonique ont pourtant des difficultés pour relancer la machine.
Ils se sont réunis – virtuellement - mardi, lors de la 9e édition des États généraux des Réseaux d’initiative publique, en présence du secrétaire d’État au numérique Cédric O et du Ministre chargé de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, pour dresser un constat de la situation et envisager des pistes pour sortir de la crise.
La 5G repoussée à 2021
Premier constat : la 5G prend du retard. Entre trois et cinq mois, sur plan technique car les chantiers fonctionnent au ralenti, avec moins de personnel et plus de normes sanitaires. Les fréquences, qui devaient être attribuées le 21 avril, sont toujours vacantes. Les opérateurs de téléphonie (Orange, SFR, Bouygues et Iliad, la maison-mère de Free) sont dans les starting-blocks alors que le grand public, qui devait initialement avoir accès à l’Internet mobile ultra-rapide à la fin de l’année, attendra vraisemblablement 2021.
Second constat : les raccordements à la fibre optique sont au point mort. Avec environ 100 000 Assemblées générales de copropriété qui n’ont pas pu se tenir et qui n’ont donc pas pu voter l’installation du très haut débit. Un exemple : en temps normal, Orange effectue 9 000 raccordements par semaine. En ce moment, c'est trois fois moins.
Deux pistes sont évoquées pour sortir de l’impasse : l’organisation le plus rapidement possible de réunions de copropriété à distance et surtout la mise à disposition de fonds spécifiques pour éviter les faillites des milliers de petites entreprises chargées des raccordements. 600 millions d’euros sont déjà fléchés sur un total de trois milliards détenus par le fonds de solidarité numérique.