
Le procès en appel de l'ex-ministre du Budget, condamné à trois ans de prison ferme pour fraude fiscale et blanchiment en 2016, s'est ouvert lundi à Paris. Ce mercredi, la cour d'appel a examiné la personnalité de Jérôme Cahuzac, avec un aspect jusque-là inexploré du personnage : son fonctionnement psychique.
Jérôme Cahuzac n’avait pas très envie de se livrer à une expertise psychiatrique, ce n’est pas obligatoire en correctionnelle. C’est son avocat, Eric Dupond-Moretti, qui l’a convaincu d’accepter.
À la barre, le docteur Daniel Zagury, qui a examiné tout ce que la France compte de criminels, écarte toute maladie mentale, ou trouble de la personnalité. Jérôme Cahuzac est un homme "intelligent, rationnel, stoïque", qui à la fois "se juge pour la faute qu’il a commise, mais qui s’attribue des circonstances atténuantes", détaille le psychiatre.
Jérôme Cahuzac sait que pour l’opinion, il incarne l’image du "menteur, du traître, du pervers, du tricheur".
Mais pour lui-même ? C’est plus complexe. Le psychiatre explique ce qu’il appelle "le paradoxe Cahuzac" : un homme coupé en deux, entre celui qu’il fut, un chirurgien capillaire qui gagnait beaucoup d’argent et qui fraudait le fisc. Et l’homme politique, engagé dans l’action, renouant avec le fil des valeurs familiales, ancrées dans la résistance.
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Pourquoi a-t-il menti si longtemps ?
Pour Daniel Zagury, "Jérôme Cahuzac n’a pas voulu casser sa carrière, pour la faute ancienne commise par un autre lui-même". Comme s’il avait "sa conscience morale pour lui".
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À la barre, Jérôme Cahuzac, ému, a confié que l'exercice lui avait "beaucoup appris" sur lui-même. Difficile de savoir si cet exercice d'introspection pourra jouer sur la peine : en première instance, Jérôme Cahuzac avait été condamné à trois ans de prison ferme.
Le procès reprend lundi et se termine le 21 février.