Le droit à l'oubli est-il la solution pour les mineurs exposés sur les réseaux sociaux ?
Par Hélène Chevallier
Deux jeunes filles victimes, deux scandales en une semaine, ainsi que le manque de réactivité des modérateurs des réseaux sociaux, ont mis à nouveau en lumière le risque que représentent les réseaux sociaux pour les adolescents. Le futur "droit à l'oubli" est-il la solution ?
Snapchat, ami et ennemi des adolescents. Vous en avez probablement entendu parler, en une semaine, deux scandales ont fait parler de ce réseau social très utilisé par les plus jeunes pour s'envoyer des photos ou des vidéos censées disparaître au bout de quelques secondes.
Il y a eu cette vidéo du viol présumé d'une jeune fille par deux adolescents, et puis cette autre jeune fille dont la photo a été diffusée sur Snapchat le 1er janvier dernier et ensuite reprise notamment sur le réseau social Twitter.
La photo, le prénom, le nom de cette adolescente ont été twittés plus de 100 000 fois en quelques jours au grand désespoir de la famille de la jeune fille, qui s'est battue pour tenter de faire disparaître les traces de l'affaire, malgré le manque de réactivité des équipes de modération des réseaux sociaux et la difficulté de faire fonctionner le droit à l’oubli lorsqu’un phénomène a pris tant d’ampleur.
Que faire pour éviter que de tels contenus particulièrement dégradants se répandent sur internet ?
Les solutions sont encore bien fragiles. Que ce soit pour la vidéo ou la photo de ces deux jeunes filles, les contenus ont été signalés aux réseaux sociaux mais ont encore mis trop de temps pour être retirés, regrette Axelle Lemaire, la secrétaire d'Etat au Numérique.
J’en appelle à la responsabilité de ces acteurs du numérique
droit à l'oubli pour les mineur
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Le droit à l'oubli pour les mineurs, c'est la possibilité de demander aux sites internet d'effacer toute donnée d'un jeune de moins de 18 ans, rapidement et sans justification. Une solution qui - si elle aurait pu peut-être accélérer le processus pour ces deux jeunes filles - ne convainc pas Justine Atlan, la directrice de l'association e-enfance.
Le droit à l’oubli c’est plutôt une façon de déresponsabiliser les jeunes
Atlan
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Justine Atlan souhaite plutôt la mise en place de caps. Par exemple que les comptes de réseaux sociaux de mineurs ne soient pas référencés dans les moteurs de recherche ou encore que leur profil soit par défaut fermé au public.