Le mot de l'année et le festival du mot 2013

Publicité

Le mot de l'année et le festival du mot 2013

Le jury présidé par Alain REY élit le « MOT DE L’ANNÉE », tandis queles Internautes désignent leur propre mot. Les 75.000 votants de cette année ont considéré que MENSONGE(S) était le mot de l’année, tandis que le jury de lexicologues, sociologues et journalistes a préféré TRANSPARENCE .

### TRANSPARENCE, mot du jury

Publicité

Le Jury a choisi la TRANSPARENCE. Alain REY commente ce choix : « Parmi les mots qui ressemblent à ce qu’ils expriment, en voici un, TRANSPARENCE, qui réclame la visibilité de ce que l’on soupçonne caché. Une matière parfaitement transparente, le verre, le cristal le plus pur ne révèlent nulle forme et nul aspect dans les ténèbres. Ainsi réclamer la transparence n’a aucun sens si on néglige d’apporter la lumière. Au sens figuré, la TRANSPARENCE est parée d’une vertu active, alors qu’elle ne marque qu’une virtualité. En tant que caractère physique, la TRANSPARENCE est passive ; laisser transparaître est encore plus faible que laisser paraître et n’a presque rien à voir avec montrer ni avec éclairer ou clarifier. En outre, on ne réclame la TRANSPARENCE que lorsque l’opacité règne. »

MENSONGE(S), mot de l'année du public

Les Internautes de 20 Minutes, France Inter, TV5MONDE, du Festival du MOT, et les Charitois ont opté pour MENSONGE(S) » qui recueille près de 37% des voix, tandis que TRANSPARENCE arrive en cinquième position, après FRAUDE, COUAC et DÉFICIT. Il est aussi intéressant de noter que les votants se sont mobilisés dans 84 pays, le Canada, les États-Unis et le Royaume Uni figurant parmi les 10 nationalités les plus actives…Pour Alain Rey, aussi surprenant que cela puisse paraître, TRANSPARENCE et MENSONGE(S) ne sont peut-être pas aussi éloignés qu’il n’y paraît : « Apparemment claire, la signification de TRANSPARENCE est ambiguë. Les humoristes en ont profité : se rendre transparent, c’est aussi se rendre invisible ; on devient vitre. A quelqu’un qui empêche de voir, on dit « ton père n’était pas vitrier », mêlant bizarrement l’ouvrier et son œuvre. A quelqu’un qu’on soupçonne de cacher ses actes ou ses biens on pourrait déclarer : « Ton père n’était pas détective – ou journaliste pour Mediapart ! » De toute façon, ni transparence ni clarté ne sont héréditaires. On peut craindre que ces artistes en apparences que sont les candidats au pouvoir et à l’argent (on s’étonne naïvement que ces deux appétences puissent se mêler) ne fassent paraître, au cœur de l’ombre, que de flatteuses apparences. Vaut-il mieux subir le secret, ou le mensonge ? »

Liste des mots proposés pour l'année :

ANAPHORE, CAP, COMPÉTITIVITÉ, COUAC, DÉFICIT, FRAUDE, IMPACTER, MENSONGE(S), TRAÇABILITÉ, TRANSPARENCE, VISIBILITÉ et VOYEURISME

Le jury est composé de : Jean-François Barbier-Bouvet,sociologue ; Olivier Barrot, écrivain, journaliste (France 3) Jean Loup Chiflet, écrivain, éditeur ; Mariette Darrigrand, sémiologue; Philippe Delerm, écrivain ; Laurence Devillairs, éditrice (Seuil) ; Michèle Gazier, écrivain, journaliste ; Gaëtan Gorce (Sénateur - maire / La Charité sur Loire); Michèle JACOBS, Dir. Francophonie (TV5MONDE), Marc Lecarpentier (Festival du Mot) ; Marie Leroy, éditrice (Points Seuil) ; Pierre Lepape, écrivain, journaliste ; Xavier North (DGLFLF) ; Stéphane Paoli, journaliste (France Inter) ; Acacio PEREIRA, Dir. redaction (20 Minutes) ; Frédéric Pommier, journaliste (France Inter) ; Hélène Risser, journaliste (Public Sénat) ; Vincent Roca, Artiste, humoriste ; Olivier Salon, écrivain, oulipien

Le mot de l'année est organisé par le festival du Mot à la Charité sur Loire

"Avec le mot, tous les arts en partage", selon Alain Rey :

L’idée d’une « Cité du Mot » ne relève pas de l’urbanisme. Car la cité, cet abrégé de la civitas des Romains, c’est d’abord un lien social, l’appartenance à une communauté, une sorte de citoyenneté. Or le français, avec ses mots et ses phrases, est la patrie commune de toutes celles, de tous ceux qui pratiquent cette langue, qu’ils y soient nés ou pas.Chaque mot est un dieu Janus ; il a sa force sonore, un souffle, une musique, au sein d’une immense polyphonie ; et aussi sa face visible, graphique, qu’il soit informe tag ou superbe calligraphie.

Le mot 2012
Le mot 2012
© Festival du mot

L’écriture a donné au langage, à ses mots, un visage et une mémoire, alors que la parole leur a conservé leur chant aérien : verba volant, et ce n’est pas si mal de s’envoler. L’écriture serait-elle un portrait d’oiseaux ?J’imagine un cortège de chants et de visions, de mots murmurés, psalmodiés, modulés, chantés – immense philharmonie – accompagnés de leurs images visibles, avec la danse de la main écrivante, et l’enluminure, avec l’agilité des doigts sur les claviers, le tout convergeant vers La Charité, cité des hommes et « maison Dieu », sous la forme du prieuré.

L’idée même d’écriture est technique : dans les langues d’Europe, il faut inscrire pour écrire, tracer en creux, gratter ; en Chine, en revanche, le mot qui signifie « écrire » parle de peinture. Quant à l’idée de « lecture », qui nous vient des latins, elle est magique : legere, c’est « rassembler », autrement dit « cueillir » et « choisir ». Pour lire, on cueille les signes du langage tracés, comme des fleurs dans un champ, -le « jardin des mots » – et le bouquet, c’est le sens, porteur d’images, de pensées, de sentiments, de raison et de folie. « Lire / délire » ; jeu de mots plein de vérité et de mystère.

le mot 2011
le mot 2011
© le festival du mot

Autre mystère : pour parler une langue, il faut l’ « entendre », la comprendre ; pour savoir la lire, il faut pouvoir l’écrire ; et pour être capable d’écrire, il faut pouvoir parler, prononcer, créer des voyelles (la voix ) et des consonnes (le son-avec ).

Enfin, comme le mot, le « lire » est un dieu Janus. On peut lire dans le silence de l’esprit, on peut aussi lire à voix haute, redonner aux mots tracés leur souffle et leur musique : mélodie, chanson, et pourquoi pas, rap et slam.__

René de Obaldia, invité d'honneur__

Poésie, théâtre, roman, l'écrivain René de Obaldia s'est toujours amusé avec les mots et émerveillé de la langue en ne se limitant à aucun genre. Académicien, officier de la légion d’honneur, commandeur des arts et des lettres, il est aujourd'hui l’un des auteurs les plus joués au monde. Il inaugurera le Festival le mercredi 29 mai.

Parce que la Charité sur Loire regroupe une quinzaine de libraires, bouquinistes et artisans des métiers du livre, et parce qu'existait déjà une programmation d'évènements autour du livre et de la littérature, il a paru naturel et prometteur aux fondateurs de l'association Mot-et-MOTS de créer là le premier Festival du Mot avec l'idée que livres et mots trouveraient naturellement des intérêts communs.

Un festival où les mots se retrouvent au cœur de chaque création

le mot 2010
le mot 2010
© le festival du mot

Théâtre, musique, danse, arts plastiques...etc, tous les arts sont conviés et mis au service des mots. Depuis neuf ans, artistes, écrivains, poètes et chercheurs se retrouvent pendant cinq jours pour nous faire partager leur plaisir, nous faire sourire et réfléchir. Le postulat du festival est simple: faire vibrer les mots pour mieux réfléchir à leur magie et leurs pouvoirs avec la conviction que les mots doivent se partager avec le plus grand nombre.C'est pourquoi sont organisés en amont du festival des ateliers d’initiation, d’échange et de découverte dans des établissements scolaires, centres sociaux et hospitaliers. A partir du mois de février et pendant les mois qui précédent le festival, chacun fait un pas ensemble vers le fabuleux domaine des mots. Enfants, adolescents adultes et personnes âgées, charitois et nivernais participent à l’exploration du langage, de la parole et des mots, de leurs sonorités, leur musique, leur couleur.

Le Festival du Mot
Le Festival du Mot
© le festival du mot