Comme les coraux, les anémones de mer blanchissent avec le réchauffement climatique. Conséquence : leur hôte, le poisson-clown, le célèbre Nemo de Disney, risque de disparaître.
Une étude publiée ce mercredi dans la revue scientifique Nature, réalisée en Polynésie par une équipe du CNRS, alerte sur l'avenir des anémones de mer et des poissons-clowns.
A quelques dixièmes de degrés près, quand la température de l'océan monte, les anémones de mer blanchissent. Comme les coraux, ces animaux vivent en symbiose avec une algue. Cette algue les colore. Les poissons-clowns sont des locataires des anémones. Il s'abritent des prédateurs dans les tentacules de l'anémone, ils y pondent une à deux fois par mois mais la protègent aussi.
Pendant le dernier épisode d'El Niño en 2016-au cours duquel l'océan Pacifique s'est réchauffé-une équipe d'un laboratoire du CNRS en Polynésie (le CRIOBE) a suivi 13 couples de poissons-clowns et leurs anémones pendant 14 mois. A Moorea, la moitié ont blanchi, et l'impact sur les poissons-clowns s'est révélé majeur.
Le biologiste Ricardo Beldade explique :
Quand les anémones blanchissent, les poissons-clowns sont plus stressés (...) et ils arrêtent de pondre des oeufs !
Ricardo Beldade, chercheur au CNRS
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La fécondité des poissons-clowns a en effet baissé de 73%. Les chercheurs ont constaté une diminution importante des hormones de la reproduction des poissons-clowns (testostérone et oestradiol) lors des prélèvements de sang sur les poissons et une forte hausse de l'hormone du stress.
A présent les biologistes veulent comprendre pourquoi la moitié des anémones n'a pas blanchi et quels sont les mécanismes de défense et de résilience.