
L'appellation "mellifère" est donnée aux plantes riches en ressources pour les insectes pollinisateurs. Actrices du renouvellement de la biodiversité, ces plantes mellifères sont indispensables pour nos insectes, et facilement accessibles. Petit à petit, découvrons ce terme qui peut changer beaucoup de choses.
On laissait nos cœurs au pouvoir des fleurs, jasmin, lilas, c'était nos divisions, nos soldats, pour changer tout ça.
Maintenant que vous chantez le refrain, on peut commencer ♫.
Que sont les plantes mellifères ?
Elles sont ce petit geste du quotidien qui, à grande échelle, peut aider à renouveler la biodiversité. Ce même geste qui vous fera vous sentir utile pour la planète, en plus de renouer vos liens avec les abeilles et les mouches, ces insectes si nécessaires.
L’appellation "mellifères" est donnée aux fleurs produisant de grandes quantités de nectar et de pollen de bonne qualité, et accessibles par les abeilles et autres espèces butineuses, comme les mouches ou les papillons. De nombreuses plantes sont riches en ressources mais elles ne sont pas pour autant accessibles. Plusieurs caractéristiques de la morphologie de l’abeille, par exemple, l’empêchent d’atteindre l’entièreté des richesses de certaines fleurs.
Pourquoi est-ce nécessaire ?
Les insectes de la famille apidae ont grand mal à trouver de quoi butiner à certaines périodes de l’année. Si l’été, elles n’ont pas de souci à se faire, dès que les conditions météorologiques se dégradent, c’est une autre affaire. Elles s’éloignent moins de la ruche et font face à des difficultés pour trouver une source de nourriture.
La reine, pour démarrer sa ponte, a besoin de pollen en abondance. Au printemps, s’il n’y a pas de pollen à proximité et que la météo n’est pas propice, la colonie ne démarrera pas à temps, d’où la nécessité de planter à proximité des ruches.
La météo n’est pas l’unique problème que peuvent rencontrer les insectes butineurs. Aujourd’hui, ils sont confrontés aux pesticides, aux jardins trop bien entretenus et à la disparition de la flore sauvage. Ils ont donc bien du mal à trouver un endroit où s’installer.
Toutes ces conditions créent un manque de pollinisation chez les fleurs. Pour la plupart, ce processus est nécessaire pour la production de graines ou de fruits. Donc si la pollinisation n'a pas lieu, à cause du manque d'insectes pollinisateurs, la production de fruits et de graines sera affectée, ce qui altère l’écosystème.
Trucs et astuces
Soyez rassurés, il n’y a pas besoin d’un jardin ou d’un potager pour que cette démarche soit utile. La fleur qui poussera dans un pot en terre cuite sur la fenêtre de votre appartement est tout aussi légitime.
Si vous n’avez pas envie d’attendre les premiers beaux jours pour rejoindre la lutte biologique alors vous pouvez commencer dès la saison hivernale. Il faudra privilégier des plantes qui fleurissent en cette saison, c’est-à-dire : le thym, le mahonia ou encore le lierre grimpant. En plus d’être utile pour la planète, ces trois plantes sont autonomes. Cependant, si votre instinct de jardinier refait surface, et que vous voulez entretenir votre culture, vous pouvez planter des perce-neiges.
Si vous possédez un jardin, évitez de tondre les plantes sauvages, notamment le pissenlit ou encore le trèfle blanc. Ils feront le bonheur des butineuses.
Si vous avez le luxe de pouvoir planter des arbres, favorisez le châtaignier, le pommier, le merisier ou le poirier. Et n’oubliez pas de profiter des fruits qu’ils produiront !

Où se procurer des graines ?
Si vous voulez acquérir des graines, vous pouvez en trouver dans toutes les jardineries proches de chez vous ou chez certains fleuristes.
Invité de La Terre au Carré, l’apiculteur Nicolas Puech a évoqué une initiative originale. Pour la seconde année, en échange d'une lettre timbrée, il vous envoie des graines de plantes mellifères. Cette démarche a pour objectif de protéger et alimenter la biodiversité, et rééduquer à des gestes simples et très prolifiques pour la planète. Alors ne restez pas « planté » là !