Le premier (petit) ascenseur spatial testé par les Japonais

Publicité

Le premier (petit) ascenseur spatial testé par les Japonais

Pour la première fois un 'ascenseur' va tenter de relier un point A à un point B dans l'espace
Pour la première fois un 'ascenseur' va tenter de relier un point A à un point B dans l'espace
© AFP - Alexander GERST / EUROPEAN SPACE AGENCY

Une équipe de chercheurs japonais, qui planchent sur la construction d'un ascenseur spatial, va réaliser un premier test dans le cosmos avec une version miniature.

Ces scientifiques de l'université de Shizuoka espèrent réussir à déplacer une boîte de tout juste six centimètres de long sur trois centimètres de large et autant de hauteur, le long d'un câble de 10 mètres tendu dans l'espace entre deux petits satellites.  

La fusée H-2B transportant le matériel doit décoller de la base de Tanegashima dans le sud de l'archipel.  "Il s'agira de la première expérience au monde qui teste le mouvement d'ascenseur dans l'espace", a assuré un porte-parole de l'université.  

Publicité

Le déplacement sera surveillé par des caméras placées dans les satellites.   

Comment ça marche ? 

Dans le cas de l'expérience japonaise, 2 satellites partiront en direction de l'ISS depuis la Terre, dans la fusée H-2B. 

Ces deux mini engins, de quelques centimètres seulement, sont reliés par un câble en acier de 10 mètres environ. Il s'agira de faire se déplacer la petite boite, équipée d'un moteur, entre les deux. 

L'idée d'installer des câbles sur Terre ou sur la Station spatiale, ou sur la Lune est déjà ancienne.  Plusieurs hypothèses et systèmes ont été envisagés. 

Il s'agit, à l'autre bout, au-dessus encore, de créer un contrepoint, de manière à maintenir le tout en équilibre. La force centrifuge liée à la rotation de la Terre devrait aider à l'équilibre de l'ensemble. Ensuite, le principe est donc de faire monter le long de ce câble dans des cabines d'ascenseur des objets tels que des satellites ou des passagers jusqu'à l'orbite géostationnaire ou au-delà. 

Si un jour une équipe réussissait à aller au-delà de l'orbite géostationnaire (en général utilisée pour les satellites de communication), alors il serait possible d'aller directement vers la Lune ou vers Mars. Ce serait un tremplin vers l'espace plus lointain.

Une entreprise japonaise du bâtiment des plus sérieuses, Obayashi, qui collabore avec l'équipe de Shizuoka, étudie elle aussi des moyens de bâtir son propre ascenseur pour emmener des touristes dans l'espace d'ici à 2050.  

Elle avait expliqué en 2012 envisager de tendre un câble en nanotubes de carbone, une structure matérielle vingt fois plus résistante que l'acier. La cabine se déplacerait grâce à cette tige géante qui ne mesurerait pas moins de 96.000 km, le quart de la distance de la Terre à la Lune.

Une vieille histoire pour les histoires

Le concept d'ascenseur spatial montant le long d'un câble sur des milliers de kilomètres jusqu'à une station située en orbite géostationnaire remonte au 19e siècle: le fondateur de l'astronautique soviétique Konstantin Tsiolkovski en a eu l'idée en 1895 après avoir vu la Tour Eiffel à Paris.   

Près d'un siècle plus tard, le romancier Arthur Clarke la revisitait dans son roman d'anticipation Fontaines du paradis publié en 1978.  

Le temps d'un bivouac
55 min

Mais les barrières technologiques ont pour l'heure cantonné ce rêve au stade théorique.