Le thon rouge revient en Méditerranée

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Le thon rouge revient en Méditerranée

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Le thon rouge Atlantique est réparti sur l'ensemble de l'Atlantique Nord et de la Méditerranée.
Le thon rouge Atlantique est réparti sur l'ensemble de l'Atlantique Nord et de la Méditerranée.
© AFP - Gérard Soury / Biosphoto

Alors qu’il avait failli disparaître, le thon rouge est en train de repeupler la Méditerranée. Preuve que les quotas et les contrôles peuvent payer.

On a bien failli ne plus le voir en Méditerranée malgré ses 900 kilos - plus lourd qu’un cheval ! - et ses quatre mètres de long (au maximum). Mais finalement, le thon rouge est en train de revenir.

Des quotas dès 2007

Au début des années 2000, l’espèce était menacée, la pêche illégale explosait et la population déclinait. Plusieurs associations, notamment l'ONG WWF, avaient dénoncé cette situation alarmante. Le Prince Albert II de Monaco et sa fondation avaient même relayé la mobilisation en recommandant aux restaurateurs de ne plus servir de thon rouge.

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Car il faut savoir que cet animal, l'un des plus grands et des plus rapides des fonds marins, n'est pas celui que l'on met en boîte, mais celui que l'on mange au restaurant ou dans les sushis, comme l'explique cette vidéo de WWF.

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Suite à cette campagne et aux avis de comités scientifiques, la Commission Internationale de Conservation des Thonidés de l’Atlantique (CICTA), une commission de l’ONU, a fixé des quotas en 2007.

Le "total autorisé de capture" a été fixé à 29 500 tonnes pour 2007, 28 500 pour 2008 et 25 500 pour 2010. Et la masse minimale des thons est passée de 10 à 30 kilos, ce qui permet aux poissons d'arriver à maturité sexuelle.

Par ailleurs, la CICTA a prononcé des sanctions commerciales à l'encontre des pays qui ne respectaient pas ces quotas. Par exemple, en 2008, elle a réclamé 100 millions de dollars américains au Taipei chinois (Taïwan).

Des résultats probants

Et les résultats ont vite été là. Alors que le stock de thons reproducteurs était tombé à 150 000 tonnes en 2008, il est remonté à 585 000 en 2013.

"Les analyses scientifiques montrent qu'on aura rétabli le stock dès 2018, au lieu de 2022", se félicite auprès de l'AFP Bertrand Wendling, directeur général de Sa.Tho.An, coopérative du port de Sète, alors que la campagne de pêche démarre ce vendredi 26 mai (et doit durer jusqu'au 24 juin). Une nouvelle évaluation du stock sera menée cet été par la CICTA.

"Si l'évaluation est positive, ce sera la fin du plan de reconstitution, en gros des mesures d'urgence. Cela ouvrira la voie à un plan de gestion sur le long terme qui fera l'objet de discussions, avant sa mise en place", explique Alessandro Buzzi, de WWF.

Des craintes renouvelées

Mais les associations de protection de l'environnement restent sur leurs gardes, car la demande mondiale ne faiblit pas.

"Tout le monde saisit l'opportunité de la reconstitution du stock pour demander une hausse du quota", que ce soit l'Espagne, l'Italie ou l'Algérie, selon M. Buzzi. Ils ont d'ailleurs un peu remonté à partir de 2014 ( 16 142 tonnes pour 2015, contre 23 155 en 2017).

Ceci étant, les pêcheurs français eux veulent que les quotas et les contrôles perdurent, notamment pour que les cours restent élevés et que le thon reste "un produit d'exception". Ils tournent aujourd'hui autour de 10 euros le kilo, contre un à deux euros il y a quelques années.

"Il faut s'assurer que d'éventuelles augmentations de quotas bénéficient à ceux qui exploitent cette ressource de manière durable", estime Alessandro Buzzi.

Les quotas de thon donnent en tout cas des idées puisqu'en 2016, environ 50 pays ont décidé d’instaurer pour la première fois des quotas pour l’espadon.