Législatives aux Pays-Bas : un premier test pour l'extrême-droite
Les élections législatives aux Pays-Bas de ce mercredi sont le premier scrutin d'une série qui pourrait redessiner les lignes du paysage politique européen.
Il s'agit du premier des trois scrutins européens de 2017 surveillés de près par le monde entier, avant l'Allemagne et la France plus tard dans l'année.
Le match principal voit s'affronter le Parti pour la Liberté de Geert Wilders et le Parti populaire libéral et démocrate du Premier ministre libéral Mark Rutte. Resté plusieurs mois en tête des sondages, le PVV de Geert Wilders a reculé à la deuxième place, derrière le VVD de Mark Rutte.
Quels sont les enjeux?
Les 12,9 millions d'électeurs potentiels néerlandais pourraient donner l'élan à une vague d'extrême-droite eurosceptique, anti-immigration et anti-islam qui s'abat sur l'Europe.
Après le Brexit et la victoire de Donald Trump, le député d'extrême-droite Geert Wilders pourrait enregistrer son plus haut score jusqu'à présent.
Car le reste de l'échiquier politique des Pays-Bas est composé de plusieurs petits ou moyens partis, soit au total 28 partis qui se disputent les 150 sièges de l'Assemblée alors qu'il faut 76 sièges pour obtenir la majorité.
Les réfugiés, premiers visés par cette campagne
La campagne néerlandaise surfe sur les thèmes de l'islam et de l'immigration. S'il devenait Premier ministre, Geert Wilders interdira les Corans dans les bibliothèques, fermera les mosquées et bloquera l'accès aux migrants issus de pays musulmans. Il s'en prend en campagne à ce qu'il appelle "la racaille marocaine". Mais même s'il était le grand vainqueur des élections, le parti d'extrême-droite PVV pourrait être exclu du gouvernement. Car nombreux sont les chefs de parti à avoir écarté toute collaboration avec lui.
D'autres partis tentent d'apparaître moins radicaux, tout en surfant sur la même thématique, en axant plutôt leur campagne sur les "valeurs néerlandaises", y compris le Premier ministre lui-même, qui joue sa réélection.
►ÉCOUTER | "On devrait s'adapter à toutes les cultures, mais on ne fait pas ça aux Pays-Bas": le reportage, à Amsterdam, de Bertrand Gallicher
►ÉCOUTER | "On devrait s'adapter à toutes les cultures, mais on ne fait pas ça aux Pays-Bas", le reportage, à Amsterdam, de Bertrand Gallicher:
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Un jeune écologiste prêt à braver l'extrême-droite
Le chef du parti écologiste Jesse Klaver, 30 ans, se présente comme l'antidote à la montée de la xénophobie aux Pays-Bas.
Jesse Klaver a fait passer son parti de six sièges en mai 2015, quand il a pris la tête du parti, jusqu'à 15 à 17 sièges à une semaine des élections. Il l'a presque fait tripler dans les sondages ces dernières semaines.
Né d'un père d'origine marocaine et d'une mère néerlando-indonésienne, il est le plus jeune dirigeant de parti de l'histoire du pays, et se retrouve régulièrement confronté à des attaques racistes.
Il a déjà appelé les partis de gauche à s'unir face à une éventuelle coalition menée par les libéraux.
Des résultats qui risquent de se faire attendre
Les résultats officiels seront annoncés le 21 mars prochain, la nouvelle chambre basse sera installée le 23 mars, et nommera alors un Premier ministre, qui nommera son cabinet.D'après les médias néerlandais, il faut en moyenne trois mois pour qu'un nouveau gouvernement prenne ses fonctions mais la tâche pourrait cette fois être particulièrement compliquée.