Législatives en Afghanistan : plusieurs attaques terroristes

Au moins 17 morts et plus de 80 blessés sont à déplorer dans des attaques alors que se tiennent les élections législatives en Afghanistan. Un kamikaze a actionné une ceinture d'explosifs dans un bureau de vote du nord de Kaboul.
Les élections législatives se déroulent dans un climat de violence. Les talibans et le groupe État islamique ont ouvertement menacé la population d'attentats dans les bureaux de vote. 1000 bureaux de vote sont fermés.
Au nord de la capitale, un kamikaze "a été repéré près d'un bureau de vote de Kaboul et a actionné sa ceinture d'explosifs", selon le porte-parole de la police de la capitale, Basir Mujahid. L'attentat aurait fait 13 morts.
Selon le Dr. Muhibullah Zeer, porte-parole adjoint du ministère de la Santé, au moins 4 personnes ont été tuées et 78 autres blessées dans la seule capitale Kaboul suite à des incidents à proximité de bureaux de vote.
Le contexte de violence est tel que dans plusieurs régions le vote a été reporté. Les talibans ont diffusé une série de communiqués appelant la population à ne pas prendre part au vote, piloté selon eux par des puissances étrangères. Des problèmes d'organisation ont également perturbé le déroulement du scrutin qui a été prolongé à dimanche dans certaines régions.
Un bilan provisoire
Dans la province de Nangarhar (est), deux personnes ont été tuées et au moins huit explosions ont été signalées selon un porte-parole provincial, Ataullah Khogyan. Le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid, qui dans la matinée avait sommé une nouvelle fois les citoyens de "s'abstenir de participer à ce processus théâtral afin de protéger leurs propres vies", a indiqué dans un nouveau message à la presse que "318 attaques (avaient) été menées contre ces fausses élections", tuant plusieurs "soldats". Le communiqué ne mentionne pas de pertes civiles.
Des centaines de personnes ont déjà été tuées ou blessées lors d'attentats en lien avec le scrutin ces derniers mois. Et au moins 10 candidats ont été abattus, la plupart dans des attaques ciblées. La participation au scrutin, sur laquelle pesait un gros point d'interrogation, a cependant été jugée importante dans les centres urbains, selon l'ONG pour la transparence des élections en Afghanistan (ETWOA).
54.000 membres des forces de sécurité pour protéger les électeurs
Le président afghan Ashraf Ghani avait auparavant souhaité montrer l'exemple en votant dès l'ouverture du scrutin dans une école de la capitale Kaboul et appelé ses compatriotes à faire de même.
Semblant répondre à son appel, les électeurs ont formé de longues files d'attente dans la capitale et ailleurs. Mais leur attente s'expliquait aussi par de nombreux dysfonctionnements. Certains centres de vote n'ont pu ouvrir faute d'assesseurs, d'absence des listes électorales ou de mauvais fonctionnement des terminaux de reconnaissance biométrique mis en place à la dernière minute et utilisés pour la première fois. Des candidats et des électeurs ont fait part de leur exaspération.
Le vote a été prolongé jusqu'à dimanche pour 360 bureaux.
Plus de 5.000 bureaux de votes ont ouvert dans les zones du pays sous contrôle du gouvernement. Pour des raisons de sécurité, sur d'autres parties du territoire contrôlées par les talibans, 2.000 centres de vote sont restés fermés.
Quelque 54.000 membres des forces de sécurité avaient été mobilisés pour assurer la protection aux 8,9 millions d'électeurs inscrits sur les listes électorales. Plus de 2.500 candidats sont en lice pour les 249 sièges à la chambre basse du parlement.
Ce scrutin législatif est considéré comme un test crucial en vue de l'élection présidentielle de l'année prochaine et une étape importante avant une réunion de l'ONU en novembre à Genève où l'Afghanistan devra démontrer les progrès effectués en matière de processus démocratique.
