Législatives : les britaniques votent

Depuis ce jeudi matin, les électeurs du Royaume-Uni élisent leurs députés et à travers eux, leur nouveau le premier ministre. Mais à la sortie des urnes les pronostics sont extrêmement indécis entre les conservateurs de David Cameron et les travaillistes d'Ed Miliband.
Il y a 650 sièges à la chambre des communes britannique, il faut donc 326 députés pour gouverner, mais d’après les sondages, aucun parti n’atteindrait ce score. D’après les spécialistes, ces législatives s’annoncent être les plus incertaines des quarante dernières années . Les deux grands partis politiques obtiennent entre 31 et 32% des intentions de votes. Il devrait donc y avoir coalition. La plus probable serait celle actuellement en place entre les conservateurs et les libéraux-démocrates pour que Cameron sauve sa tête.
Les résultats définitifs vendredi après-midi
Plus de 45 millions d’électeurs, de Belfast à Cardiff, d’Edimbourg à Londres, sont invités à se rendre dans les 50 000 bureaux de vote du pays. Les premiers résultats devraient arriver très tard dans la nuit, mais il faudra sûrement attendre l’après-midi, demain, pour connaître la sentence définitive des votants. Commenceront alors des jours voire même peut-être des semaines de tractations pour savoir qui de Cameron ou de Miliband gouvernera le pays.
Les petits partis en "faiseurs de roi"
En 2010 cinq jours avaient été nécessaires pour aboutir à la formation d’un gouvernement de coalition entre conservateurs et libéraux-démocrates. Cette fois, cela pourrait donc être encore plus long et difficile. Chacun à son avis sur la question. Simon Hix, lui, professeur de sciences politiques à la London School of Economics, pense que David Cameron pourrait rester au 10 Downing Street (la résidence du premier ministre), au moins jusqu’au discours de la reine au parlement, le 27 mai.
Le seul scénario qui pourrait l’amener à démissionner explique l’enseignant, c’est si les travaillistes d’Ed Miliband obtiennent plus de sièges et s’ils décrochent une majorité ou presque avec les libéraux-démocrates. Dans ce cas, son parti lui dirait de partir. Mais si les conservateurs remportent plus de sièges, alors Cameron va s’accrocher.
**Simon Hix, professeur de sciences politiques à la London School of Economics > **
Simon Hix, professeur à la London School of Economics.
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Les nationalistes écossais s’invitent dans le scrutin
En fait, pour ces législatives, si les deux grands poids lourds de la politique britannique mènent toujours les débats, conservateurs et travaillistes sont pour une fois, gênés dans leur course par les nationalistes écossais qui se sont invités dans les débats. Le SNP écossais, le parti national est même en tête devant les travaillistes dans les sondages en Ecosse. Ceux qui veulent faire sécession espèrent un véritable raz-de-marée. Ils pourraient rafler une cinquantaine de sièges sur 59 .
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Les électeurs se mobilisent
Les bureaux de vote, ouverts depuis 7h du matin heure de Londres, ne désemplissent pas d’électeurs mitigés, à l’image des sondages. "Ça va être très serré mais je pense que cela va finalement basculer à droite à la dernière minute", explique Marc venu voté conservateur. Sue en serrait heureuse, elle qui "espère que le gouvernement va rester car on est sur la bonne voie." Ce n’est pas du tout l’avis de Ned en revanche : "l’économie ne va pas, le pays ne va pas, plus je travaille, plus je paye, moi je ne vis pas, je survis." Ned va voter travailliste. Ce ne sera ni l’un ni l’autre pour une retraitée. "Aucun des deux chefs de parti n’a le charisme, le leadership, ils font de la politique politicienne." Pour elle alors, ce sera le candidat écologiste.
**Le reportage d'Aurélien Coly dans un bureau de vote de Fulham à Londres pour France Inter > **
le reportage d'Aurélien Coly à Londres.
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