
Depuis un an et l'annonce de la suppression de 146.000 emplois aidés, une majorité de collectivités disent rencontrer des difficultés pour s'en passer. Le dispositif avait été mis en place par François Hollande, et Édouard Philippe a confirmé la semaine dernière un changement de stratégie du gouvernement sur le sujet.
C'est une information France Inter : selon le baromètre RH des collectivités territoriales, près de trois communes sur cinq disent rencontrer de sérieuses difficultés suite à la suppression de 146.000 emplois aidés. Le gouvernement a déjà modifié sa position sur le sujet, par la voix d'Édouard Philippe : "Nous changeons de pied sur cette question, il faut aider les personnes. En 2018, il y aura environ 130.000. [emplois aidés]"
Car les communes, quelle que soit leur taille, peinent à s'adapter à la décision prise l'année dernière.
À Saint-Denis par exemple, au nord de Paris, le maire communiste Laurent Russier colmate les brèches, mais parfois ça ne suffit plus. "Ce qui est été le plus dramatique pour nous, c'est pour les associations", explique-t-il. "Sans contrats aidés, certaines ont été obligées d'arrêter leur activité." L'élu cite aussi l'exemple de cette association sportive de sa ville, amputée de deux contrats aidés, qui a été obligée d'accueillir beaucoup moins d'enfants à la dernière rentrée.
Réduire les horaires d'ouverture, solliciter les usagers...
Depuis un an, tout comme ce maire, 57 % des décideurs territoriaux interrogés dans le cadre de ce baromètre se disent confrontés à des difficultés d'organisation, et 23 % subissent même "des difficultés significatives". Une proportion qui monte à 29 % pour les petites communes.
Les communes sont donc obligées de demander plus aux agents. Une charge de travail décuplée qui peut très vite devenir insurmontable, selon Aline Crépin de Randstad France, à l'origine de l'étude.
Dans une grande collectivité, elle est absorbable quand même, parce que l'assise financière est plus importante. Pour 29 % des petites communes, on est sur des difficultés significatives.
Tout cela pousse les mairies et départements à revoir leurs copies, sur les conditions d'accueil de leurs structures. "C'est par exemple la réduction d'horaires d'ouverture, ou la participation de l'usager", explique Aline Crépin. "On a vu fleurir beaucoup de points de collecte des ordures ménagères, par exemple."
En réponse à ces problèmes, six collectivités sondées sur dix envisagent bien de recruter des agents en CDD classiques... À condition, bien sûr, d'en avoir les moyens.