
Le général François Lecointre remplace Pierre de Villiers en tant que chef d'état-major des Armées françaises, et ses premiers jours ne vont pas être de tout repos.
Le chef d'état-major des Armées françaises, Pierre de Villiers, a démissionné ce mercredi, car il était en conflit avec le président Emmanuel Macron au sujet de la baisse des crédits militaires d'ici la fin de l'année. Il est remplacé par le général François Lecointre.
Rétablir la confiance
Mission numéro un pour lui, rétablir la confiance auprès du président de la République, auprès des chefs d'état-major, mais aussi auprès de la base. Car les militaires espéraient une augmentation de leur budget. Pendant la campagne pour l'élection présidentielle, Emmanuel Macron avait annoncé une hausse du budget des Armées de deux milliards d'euros par an, pour atteindre 50 milliards d'euros en 2025, soit 2% du PIB. Pour le moment, l'armée doit, elle aussi, se serrer la ceinture, avec une baisse du budget de 850 millions d'euros d'ici la fin de l'année.
Mais Emmanuel Macron a réaffirmé ce mercredi en Conseil des ministres "son engagement sur la montée progressive du budget des armées jusqu'à atteindre 2% du PIB en 2025, avec en 2018 une première marche significative, et inédite depuis de très longues années", a déclaré Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement. Le chef de l'État s'est engagé à porter le budget défense à 34,2 milliards d'euros en 2018 contre 32,7 milliards cette année.
Faire des choix
D'ici la fin de l'année, le général François Lecointre va malgré tout devoir faire des choix, car en tant que responsable de la préparation et de l'emploi opérationnel des forces armées, il devra gérer le budget. Il faudra assurer toutes les opérations militaires, en tenant compte de la baisse de 850 millions d'euros de budget. Des choix qui impliqueront de retarder des programmes et des commandes de matériel.
Faire le lien avec le gouvernement et le chef de l'État
Par ailleurs, le général Lecointre est non seulement le conseiller militaire du gouvernement, mais il assiste aussi la ministre des armées et il assure, sous l'autorité du chef de l'État, le commandement des opérations militaires. Ses fonctions, telles qu'elles existent aujourd'hui avec l'autorité sur les trois armées (air, terre, marine) ont été définies par le général de Gaulle en juillet 1962.
Mais François Lecointre a l'habitude des rouages du pouvoir politique. Âgé de 55 ans, ce Saint-Cyrien était depuis septembre chef du cabinet militaire du Premier ministre, où il a successivement servi les socialistes Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, puis l'actuel chef du gouvernement de droite, Édouard Philippe. Il s'est également illustré pendant la guerre en ex-Yougoslavie. Avec ses hommes, il était monté à l'assaut pour reprendre le pont de Vrbanja, un poste clé de Sarajevo tenus par les Serbes.