Les enseignants et la gauche divorcent

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Les enseignants et la gauche divorcent

les enseignants protestent contre la réforme des rythmes scolaires
les enseignants protestent contre la réforme des rythmes scolaires
© reuters

C'est peut-être la fin d'une tradition dans la sociologie électorale. Selon un sondage Opinion Way publié ce samedi dans Le Figaro , si les enseignants devaient voter demain, ils choisiraient le centre-droit plutôt que la gauche.

"Fondre comme neige au soleil". L'expression est parfaitement adaptée pour illustrer le désamour entre les enseignants et la gauche. Car la chute est spectaculaire : si en 2012, 44% des enseignants ont voté pour François Hollande, trois ans plus tard, ils ne seraient plus que 21% , s'ils étaient appelés aux urnes demain. Le sondage publié par Le Figaro dans son édition de samedi a de quoi donner des sueurs froides au Parti Socialiste.

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Les raisons d'une rupture

Les enseignants reprochent au président de la République son manque de résultats sur le plan économique, mais ils ont aussi des griefs plus spécifiques. Sur le terrain, ils ne voient pas arriver les 60.000 postes promis en 2012, bien que ces derniers soient budgétés. Mais surtout, le passage en force par décret de la réforme des collèges semble leur rester en travers de la gorge. La fin des classes bilangues, des sections européennes, du latin, fait l’objet d’un fort ressentiment chez les professeurs de collège : ils sont 84% à se déclarer mécontents de François Hollande Chez les professeurs des écoles ce n’est guère mieux : ils sont 72%. La réforme des rythmes scolaires n’est toujours pas digérée.

A qui profite ce détournement ?

Contrairement à ce que l'ont pourrait imaginer, ce divorce ne profite pas à la gauche de la gauche. Les voix perdues se réfugient plutôt dans l’abstention, voire dans un report au centre droit incarné dans le Modem de François Bayrou. L’ancien agrégé de lettres classiques conserve toujours une cote et une légitime dans le monde de l’éducation.