Les événements qui ont marqué l'entre-deux tours

Les quinze jours qui séparent les deux tours de la présidentielle ont été marqués par quelques événements. Florilège.
La prise de guerre de Le Pen
C'est l’événement majeur de cet entre-deux tours, celui qui a scindé en deux le parti Debout la France : son président Nicolas Dupont-Aignan, candidat malheureux au premier tour (avec 4,7%), se rallie à Marine Le Pen. Il en fait l'annonce sur France 2 le 28 avril. La candidate FN annonce le lendemain qu'elle en fera son Premier ministre si elle est élue.
Dans sa ville de Yerres, dans l'Essonne, où il est maire depuis 1995, plusieurs centaines de personnes ont manifesté pour protester contre cette alliance et pour réclamer la démission de Dupont-Aignan de son poste de maire. Plusieurs cadres du parti annoncent leur démission, à commencer par Dominique Jamet, quelques minutes après l'annonce du ralliement :
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Macron va à l'usine Whirlpool... Le Pen aussi !
Emmanuel Macron avait prévu sa rencontre avec des délégués syndicaux de l'usine de fabrication d'électroménager d'Amiens, le 26 avril. Quelque 290 salariés risquent d'être licenciés par le numéro deux mondial du secteur, qui va délocaliser la production d'Amiens à Lodz, en Pologne, en 2018.
Mais alors que le candidat d'En Marche ! est en réunion avec les syndicalistes, Marine Le Pen arrive avec son équipe, par surprise, et va à la rencontre des salariés à l'extérieur.
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Marine Le Pen se défend d'avoir voulu faire un coup médiatique.
"Je suis là au côté de salariés, sur le parking, pas dans des restaurants amiénois
Accueillie par des sourires, elle s'est faite photographier pendant une dizaine de minutes avec des salariés, certains en pleurs, enchaînant les selfies.
Emmanuel Macron a très vite réagi à ce déplacement surprise de sa rivale :
Elle m'a couru après, elle n'est restée qu'un quart d'heure.
"Moi je suis resté une heure et demie avec l'intersyndicale et plus d'une heure avec les salariés. Donc ne vous trompez pas, c'est elle qui me court après et elle courra longtemps", a ajouté Emmanuel Macron.
Un entre-deux-tours marqué par plusieurs événements, certains plutôt violents
1 min
Jean-Luc Mélenchon ne votera pas Le Pen...
Jean-Luc Mélenchon se voyait bien au deuxième tour. Du coup, la douche fut d'autant plus froide au soir du premier tour, lorsque l'on découvre qu'Emmanuel Macron fera face à Marine Le Pen. La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon arrive quatrième, avec tout de même 19,64%, et très peu d'écart avec François Fillon, qui termine finalement troisième. Maintenant le suspense pendant cinq jours, il s'exprime finalement sur sa chaîne Youtube le 28 avril : il ne donnera pas de consigne de vote :
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Il persiste dans sa position, plutôt floue, dans le journal de TF1 le 30 avril, sa première interview depuis son échec du premier tour .
Son mouvement La France insoumise a lancé une consultation auprès de ses militants pour déterminer si oui ou non il y aurait un vote qui resortirait au second tour entre voter Emmanuel Macron, voter blanc ou s'abstenir. Le résultat de la consultation des 430.000 personnes laissent apparaître que les deux tiers ne voteraient pas Macron.
Un 1er mai en ordre très dispersé...et des blessés
L'entre-deux tours de 2002 est loin derrière nous. En ce mois de mai 2017, le front républicain n'existe pas, contrairement au mouvement qu'avait connu l'entre deux tour de la présidentielle où s'étaient affrontés Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen. Les uns appelaient à "faire barrage" à Marine Le Pen, d'autres à voter Macron et certains à "battre les deux candidats".
Dans toute la France, la mobilisation a atteint 142 000 personnes, selon le ministère de l'Intérieur. En 2002, environ un million 300 000 personnes ( dont 400 000) à Paris avaient battu le pavé dans toute la France à l'appel des syndicats CGT, CFDT, FO, FSU et Unsa pour barrer la route au FN. En marge des manifestations, six policiers ont été blessés, dont "deux très grièvement", au cours de heurts provoqués par des centaines de casseurs.
Le débat en point d'orgue
Le débat télévisé de mercredi, avant le second tour, s'annonçait musclé. Ce fut un pugilat. Avec une Marine Le Pen hautaine et agressive, et un Emmanuel Macron lui aussi offensif répondant aux attaques tout en tenant de placer les lignes de son programme.
► ALLER PLUS LOIN | Le résumé du débat de l'entre-deux tours