Les ex-présidents sud-coréens toujours en vie sont corrompus

L'ancien président sud-coréen Lee Myung-bak a été condamné ce vendredi à 15 ans de prison pour corruption, devenant ainsi le deuxième ex-chef de l'Etat de son pays condamné cette année pour des faits similaires et le cinquième ex-président condamné ces deux dernières décennies.
En Corée du Sud, les chefs de l'Etat se retrouvent souvent en prison une fois partis du pouvoir, bien souvent à la suite d'une alternance politique.
Au pouvoir de 2008 à 2013, Lee Myung-bak, 76 ans, a été reconnu coupable ce vendredi notamment, de corruption et détournements de fonds par le tribunal du district central de Séoul qui lui a infligé une amende de 10 millions d'euros.
En prenant tout en compte, une lourde punition est inévitable, a déclaré le juge.
L'ex-président était arrivé en politique après une longue carrière chez Hyundai. Le tribunal l'a notamment reconnu coupable d'avoir touché des pots-de-vin du groupe Samsung pour accorder sa grâce présidentielle en faveur du président de Samsung Lee Kun-hee, qui avait été condamné pour évasion fiscale.
Pour sa défense, il a assuré avoir accordé sa grâce au patron de Samsung, alors membre du Comité international olympique (CIO), afin qu'il puisse mener la bataille pour les jeux Olympiques d'hiver de 2018 à Pyeongchang.
L'ex-président a également été reconnu comme le véritable propriétaire d'une société de pièces auto détachées par laquelle il aurait détourné plus de 18 millions d'euros.
Les ex-présidents sud-coréens et la justice
Cinq ex-présidents de Corée du sud ont été accusés et/ou condamnés pour corruption
En août, la condamnation pour corruption et abus de pouvoir de l'ancienne présidente Park Geun-hye, emportée en 2017 par un retentissant scandale, a été aggravée à 25 ans de réclusion. Park Geun-hye était la première femme chef de l'État sud-coréen.
Avant elle, deux autres présidents, Chun Doo-hwan et Roh Tae-woo, avaient été reconnus coupables de trahison et corruption dans les années 1990. À la suite d'une campagne anti-corruption et de la mise en cause de leur rôle dans le soulèvement de Kwangju en 1980, Roh Tae-woo a été condamné, ainsi que son prédécesseur Chun Doo-hwan.
Le prédécesseur de Lee, Roh Moo-hyun s'est quant à lui suicidé alors qu'il était éclaboussé par une affaire de corruption.