Les “gilets jaunes” partagés sur le rapprochement italien

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Les “gilets jaunes” partagés sur le rapprochement italien

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Le "gilet jaune" Maxime Nicolle à Sanremo (Italie), vendredi après-midi.
Le "gilet jaune" Maxime Nicolle à Sanremo (Italie), vendredi après-midi.
© Maxppp - Riccardo Antimiani

L’ambassadeur de France en Italie rappelé le 7 décembre après une rencontre entre un ministre italien et des “gilets jaunes”, une manifestation organisée le 8 par Maxime Nicolle à Sanremo, une autre ce samedi à la frontière... Le mouvement de protestation français semble tourner son regard vers l’Italie.

Alors que samedi se tient le 13e samedi de mobilisation du mouvement des “gilets jaunes” en France, tous les yeux sont tournés vers la Botte. Après le soutien affiché de Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur italien - issu de la Ligue du Nord -, après de nombreux appels du pied, des “gilets” ont aussi rencontré l’un des leaders du mouvement “Cinq étoiles” (ou M5S, Movimento Cinque Stelle), et d’autres devaient manifester ce week-end en Italie. Mais quel intérêt les “gilets jaunes” ont-il à se tourner vers l’Italie ? Nous avons cherché la réponse dans les déclarations des figures du mouvement et les vidéos en ligne sur leurs pages Facebook.

“Nous sommes très suivis en Italie” estime Christophe Chalençon

Mardi, c’est Christophe Chalençon qui a mis le feu aux poudres. Ce “gilet jaune”, porte-parole de la liste “RIC - Ralliement d'initiative citoyenne” aux prochaines Européennes a rencontré, avec plusieurs autres de ses camarades, le vice-Premier ministre italien et chef du mouvement “Cinq étoiles” Luigi di Maio à Montargis. “Merci à monsieur le ministre Luigi Di Maio de s'être déplacé jusqu'à Montargis pour nous rencontrer en toute simplicité ! (...) Un véritable représentant du peuple ! Un véritable pied de nez à Macron ! Incapable de faire une réunion dans son pays sans une escorte de 1 500 fonctionnaires !” se satisfait-il sur son compte Facebook.

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Enthousiasme partagé par l'homme politique italien, qui assure que "le vent du changement a traversé les Alpes".

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Déjà à plusieurs reprises, Luigi di Maio, son mouvement “M5S”, et Matteo Salvini avaient apporté un vif soutien aux “gilets jaunes”. Ce dernier événement et de nouvelles déclarations ont entraîné jeudi le rappel le rappel de l’ambassadeur de France en Italie, le gouvernement français s’indignant d’attaques “sans précédent ni fondement (...) depuis la fin de la guerre”, des “accusations répétées” et des “déclarations outrancières” de la part des membres du gouvernement italien.

Nous avons fait connaissance. Le mouvement ‘Cinq étoiles’ qui est aussi issu du peuple trouve beaucoup de résonance avec celui des ‘gilets jaunes’. Nous sommes très suivis en Italie et nous portons les même revendications”, explique de son côté Christophe Chalençon dans un entretien téléphonique au Dauphiné Libéré. “Nous avons échangé pendant deux heures, débattu, pour parler car nous sommes très suivis en Italie, mais nous n’avons pas fait ça pour nouer une alliance.

Maxime Nicolle manifeste à Sanremo et à la frontière franco-italienne

Il y a ceux qui font de la politique et ceux qui disent refuser catégoriquement d’en faire. Parmi eux, Maxime Nicolle, l’une des têtes d’affiche du mouvement en France. Après la rencontre entre Di Maio et une branche de “gilets jaunes”, il dénonce, dans une vidéo Facebook (à partir de 4’30’’) diffusée en direct, une initiative de récupération politique de la part des dirigeants italiens. “Vous avez rencontré des personnes qui forment un parti politique, mais en aucun cas vous n'avez rencontré les leaders des ‘gilets jaunes’ puisqu'il n'existe pas de leader” rappelle-t-il, ajoutant qu’Ingrid Levavasseur, tête de la liste RIC, n’est “en rien représentative du mouvement.

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C’est ce même Maxime Nicolle qui s’est déplacé vendredi après-midi jusqu’à Sanremo, en… Italie. Avec une vingtaine de “gilets jaunes” français et italiens, Nicolle a improvisé un rassemblement pour rencontrer des membres italiens du mouvement et pour marteler ce message : “Nous n’avons pas de leader, nous sommes apolitiques."

Dans un Facebook Live, Oliv, un “gilet jaune” montre des images du rassemblement. Face à la presse, Maxime Nicolle explique que les gouvernements italiens et français sont en désaccord “mais pas les deux peuples”.

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Ce 9 février, Maxime Nicolle doit aussi participer à une manifestation à la frontière franco-italienne. Il estime que citoyens français et italiens sont “unis dans la galère de tous les jours”. 

Éric Drouet refuse catégoriquement la main tendue par di Maio

Il avait pourtant hésité et laissé planer le doute sur la possibilité de se rendre en Italie, et avait apprécié de recevoir un soutien “important” venant du pays voisin, via Matteo Salvini et Luigi di Maio. Mais Éric Drouet, l’un des “gilets jaunes” les plus médiatiques, a mis les choses au clair dans une publication sur son compte Facebook le 10 janvier dernier : il ne veut pas entrer en contact avec les Italiens. Samedi, il invite d’ailleurs à manifester à Paris. “Les gilets jaunes ont commencé un mouvement apolitique depuis le début, il ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui sans ça ! Nous refuserons tout aide politique, peu importe d’où elle vienne ! (...) Nous avons commencé seul, nous finirons seul” dit-il.

Eric Drouet explique, le 10 janvier, son refus de rencontrer Luigi di Maio.
Eric Drouet explique, le 10 janvier, son refus de rencontrer Luigi di Maio.
- Capture d'écran Facebook