Les huit femmes qui accusent PPDA dans Libé lancent une association pour libérer la parole
Par Thibault Lefèvre, La rédaction numérique de France Inter
INFO FRANCE INTER - Ces femmes lancent l'association #MeTooMedias dans l'espoir de déclencher un mouvement #MeToo dans le monde médiatique au-delà du cas de l'ancienne vedette de TF1 Patrick Poivre d’Arvor.
Les huit femmes, dont sept à visage découvert, qui accusent l'ex-présentateur star de TF1 Patrick Poivre d’Arvor de viols, d'agressions ou de harcèlement sexuel dans Libération mardi ont constitué une association pour libérer la parole dans le monde des médias. L'association, qui s'appelle #MeTooMedias, vise à relayer le combat "des femmes et des hommes qui souffrent silencieusement dans ce milieu médiatique", explique à France Inter Emmanuelle Dancourt, l'une des accusatrices. Les statuts de l'association ont été déposé mercredi matin. Cette dernière en est la présidente, Hélène Devynck en est la vice-présidente. Elles seront en tête de cortège du défilé #NousToutes, le samedi 20 novembre.
Sept femmes ont témoigné à visage découvert dans Libération. Une huitième garde elle l'anonymat. Elles répondent ainsi à la ligne de défense choisie par PPDA dans l'émission "Quotidien" en mars 2021, quand l'ancienne figure de TF1 mettait en doute la sincérité et le courage de ses accusatrices : "Uniquement de l’anonymat, toujours de l’anonymat. Jamais une personne qui ose venir, les yeux dans les yeux, me dire : “Non, ce n’était pas bien.”
On a décidé de créer #MeTooMedias, pas uniquement à propos de PPDA, mais pour toutes les femmes et les hommes qui souffrent silencieusement dans ce milieu médiatique.
"Offrir une ombrelle à toutes celles qui ont besoin de cette sororité"
"Ça a été une prise de conscience supplémentaire", estime avec le recul Emmanuelle Dancourt, journaliste de télévision et chroniqueuse sur RMC. Avec les autres femmes concernées par cette affaire, elle a décidé de monter une association pour libérer la parole dans les médias : "On ne se connaissait absolument pas. Mais quand vous portez plainte, vous avez le droit d'avoir accès au dossier. Donc on a bien vu nos noms aux unes et aux autres, puis on s'est retrouvé sur les réseaux sociaux."
Cela ne s'arrêtera pas à un mouvement de témoignages sur les réseaux sociaux explique Emmanuelle Dancourt : "On veut monter une association et offrir une ombrelle à toutes celles qui ne veulent pas sortir de l'anonymat, mais qui ont besoin de cette sororité." L'organigramme de leur association n'est pas encore définitif, tout n'est pas encore validé, mais les fondatrices du #MeTooMedias veulent lancer très prochainement leur mouvement sur les réseaux sociaux.
"Devant le courage hallucinant de Florence Porcel, on ne pouvait pas la laisser seule", confie Emmanuelle Dancourt à propos de l'écrivaine qui a porté plainte la première contre Patrick Poivre d’Arvor. Une première plainte classée sans suite par le parquet de Nanterre en juin dernier pour "prescription" ou "insuffisance de preuves". L'autrice Florence Porcel a toutefois déposé une nouvelle plainte avec constitution de partie civile après ce classement sans suite, ouvrant ainsi une information judiciaire confiée à un magistrat indépendant.