Les Indiens à l’assaut du Quai Branly
Apaches, Comanches, Crows, Pawnees, Sioux… En sept parties thématiques l’exposition qui se tient jusqu’au 20 juillet au Musée du Quai Branly dresse le portrait de cette mosaïque de tribus réparties au centre de l’Amérique du Nord du 17ème siècle à nos jours.
Les tribus indiennes sont, avant l’arrivée des Européens, sédentaires et vivent de l’agriculture maraîchère. Les Indiens ne pratiquent pas l’élevage, et à part le chien, ils n’ont pas d’animaux domestiques. Le cheval arrive du Mexique au XVIIème siècle. Les Indiens deviennent peu à peu nomades…
Au cours de l’exposition, grâce aux 140 objets réunis , on appréhende la variété des cultures. Chaque tribu a ses propres rites, ses propres vêtements, son propre fonctionnement. Une différence que les films hollywoodiens ont gommée, comme le montre la section cinéma de l’exposition.
Jusqu’aux années 1960, à quelques exceptions près (La lance brisée , Bronco Apache …), l’image des Indiens est négative, et monolithique. Ils incarnent les méchants dans les westerns . Ensuite, après l’émergence des mouvements pacifistes, et la prise de conscience, l’indien est le sage à l’écran .
► ► ► POUR ALLER + LOIN I L'émission Pendant les travaux, le cinéma reste ouvert consacrait son édition du 4 avril à cette question : Y a-t-il de vrais Indiens à Hollywood ?
Trois objets pour décrire la société indienne
Une robe en peau de bison comme CV des hommes valeureux :
C’est une peau de bison peinte recouverte au milieu d’une bande de broderie en piquants de porc-épic. On y voit des hommes combattre à cheval. Sur cette toile, les hommes représentent leurs exploits guerriers – le plus souvent, voler des chevaux à l’ennemi. Ce genre d’acte de bravoure permet d’évoluer dans la société et rend riche. Et être riche, procure de quoi effectuer des dons. En cas de mobilisation pour un combat, c’est le seul moyen de s'assurer des troupes pour une expédition.
On se sert de cette robe le soir à la veillée.Debout, l’homme s’enveloppe dedans, et retrousse le haut. L’hiver, la peau sert de couverture : on met les poils vers l’intérieur pour se tenir chaud. L’été, on fait l’inverse.
Le travail des peaux est réservé aux femmes. La peau de bison était tendue puis raclée. Avant d’être tannée, enduite, et peinte avec des pigments. Les motifs rappellent les peintures rupestres.
Michel Petit, ethno-archéologue spécialiste des Indiens des Plaines, présente la toile :
Stéphane Martin - 1
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La coiffe, un autre marqueur de courage
Toujours Michel Petit :
Stéphane Martin - 2
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La coiffe est l’emblème de la culture indienne. Au contraire de ce que racontent les films hollywoodiens, ce n’est pas l’attribut d’un chef.
Mais, ornée de plumes d’aigles royales, elle n’est portée que par des guerriers ayant fait leurs preuves : ceux qui sont revenus vivants d’expéditions contre d’autres tribus , par exemple. Ce sont donc rarement des débutants.
Une chemise qui indique une fonction au sein de sa tribu :
C’est une chemise cérémonielle portée lors de grandes occasions. Brodée de bandes de perles de verres, et ornée de cheveux humains, issues soit de scalps pris à l’ennemi (des trophées de "guerre"), soit de mèches offertes par des membres de la famille au guerrier pour qu’il puisse décorer son habit.
Le bleu en haut de la chemise, symbolise le ciel et le jaune, en bas, la terre . Au centre, est indiqué la position sociale des porteurs de ces chemises, les shirt wearers (les porteurs de chemise). Ils sont 6 ou 7 par tribus chez les Sioux : un chef de guerre, un gestionnaire des problèmes internes, un chargé des relations avec les Européens…
Michel Petit explique la spécificité de cette chemise :
Indiens veste bleue
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► ► ► POUR ALLER + LOIN :
Le site de l’exposition sur le site du Musée du Quai Branly
Le site du Smithsonian American Art Museum
Et aussi, sur France Inter :