Duel : Raymond contre Raymond
Rarement un Tour de France a été aussi indécis que celui de 1976 (Eddy Merckx, blessé, était absent). Le niveau des prétendants à la victoire est très égal et la victoire va se jouer dans une étape de légende des Pyrénées, entre Saint-Gaudens et Saint-Lary-Soulan, arrivée au Pla d’Adet via les cols de Mente, du Portillon et de Peyresourde. Lucien Van Impe attaque au pied du Portillon, et s’impose en solitaire à l’arrivée. Il triomphera à Paris, restant dans l’histoire comme le dernier vainqueur belge du Tour.
Mais depuis Saint-Gaudens, la France se passionne pour le match pour la 3e place. Il oppose les deux Raymond, Delisle le Normand et Poulidor le Limousin. Ils sont ex-aequo à la veille de la dernière étape, un contre la montre sur les Champs Élysées. A 40 ans, « Poupou » s’impose avec 9 secondes d’avance et monte pour la dernière fois de sa carrière sur le podium du Tour.
Les suiveurs du Tour ont l’habitude de situer le début de la médiatisation du dopage à 1967. Cette année là, le Britannique Tom Simpson trouve la mort sur les flancs du Mont Ventoux, par une chaleur accablante et après avoir absorbé des amphétamines.
Mais le phénomène est en fait aussi vieux que le cyclisme. Couvrant le Tour pour « Le petit Parisien », journal concurrent de l’organisateur « L’Auto », Albert Londres prend fait et cause pour 3 coureurs français, Maurice Ville et les frères Pélissier, Henri et Francis. Ceux-ci estiment que la course est trop dure, et qu’ils sont obligés de se droguer pour tenir le rythme imposé par les organisateurs. C’est cette année là que naît l’expression « forçats de la route » qui deviendra le titre du recueil des chroniques d’Albert Londres (Arléa).
« - Vous n’avez pas idée de ce qu’est le Tour de France, dit Henri, c’est un calvaire. Et encore, le chemin de Croix n’avait que quatorze stations, tandis que le nôtre en compte quinze ? Nous souffrons du départ à l’arrivée. Voulez-vous voir comment nous marchons ? Tenez…
De son sac, il sort une fiole :- ça, c’est de la cocaïne pour les yeux, ça c’est du chloroforme pour les gencives…- ça, dit Ville, vidant sa musette, c’est de la pommade pour me chauffer les genoux.- Et des pilules ? Voulez-vous voir des pilules ? tenez, voilà des pilules.Ils en sortent trois boîtes chacun.- Bref ! dit Francis, nous marchons à la « dynamite ».
Les stars du Tour : Miguel (Angel) Indurain
1995 est une année noire pour le Tour de France : le coureur italien Fabio Casartelli y perd la vie dans la descente du col du Portet d’Aspet. Mais c’est aussi l’année du record d’un des plus grands champions de la seconde moitié du 20ème siècle, l’Espagnol Miguel Indurain.
Cette année là, il peut être le premier coureur de l’histoire à remporter un cinquième Tour consécutif. Face à lui, on trouve le Suisse Tony Rominger, en pleine confiance : il vient de dominer outrageusement le Tour d’Italie.
Préparé et motivé comme jamais, Indurain ne laissera jamais l’ombre d’un espoir à son rival de toujours.
Les lieux du Tour : Champs-Elysées
Même si on a l’impression que le Tour est toujours passé sur les Champs Élysées, ce n’est qu’en 1975 qu’une première étape (la dernière de la course) est organisée sur « La plus belle avenue du Monde ».
C’est en 1974 que le présentateur de TF1 Yves Mourousi et le codirecteur du Tour Félix Lévitan, avaient contacté directement le Président Giscard d’Estaing, réputé pour son amour du sport, pour obtenir son accord. Depuis, l’arrivée a lieu sur l’avenue où a aussi été donné le départ en 2003, à l’occasion du centenaire de la course.
Cinéma : Les triplettes de Belleville (Illinois)
Le Tour de France a souvent servi de décor aux cinéastes, avec plus ou moins d’importance. Le film d’animation franco-belgo-québecois réalisé en 2003 par Sylvain Chomet, met en scène un enfant qui, à force d’entrainement, parvient à participer à la Grande boucle. Attardé dans une étape, le jeune Champion (c’est son prénom) est enlevé par des gangsters en compagnie de deux autres coureurs.
Une histoire merveilleuse, où le pédalo tient aussi une grande place et qui connaitra une fin heureuse.
Humour : Son truc, c’est le vélo
Le Tour, spécialité française, et surtout, le vélo et les cyclistes, ont inspiré de très nombreux humoristes. Ainsi Fernand Raynaud chansonnier populaire s’il en fut, a mis en scène un ouvrier qui utilise sa bicyclette pour s’évader… Au point d’en devenir l’esclave soumis. Un sketch qui permet aussi de comprendre la fascination exercée par le Tour de France sur l’ensemble de la population, y compris dans sa frange la moins passionnée par le sport.
"Moi mon truc, c'est le Vélo" :
Mon truc c'est le vélo
4 min
Yvette Horner : Piano à bretelles pour rois de la petite reine
Le vélo, c’est po-pu-lai-re : une nouvelle illustration en est donnée par la présence continue d'Yvette Horner entre 1952 et 1963 sur le Tour de France. Elle y joue de l’accordéon (elle a remporté la Coupe du Monde d’accordéon en 1948) aux arrivées d’étape, et juchée sur les toits de divers véhicules, elle est souvent applaudie autant que les coureurs quand passe la caravane. Elle qui a collaboré avec Marcel Azzola comme avec Maurice Béjart, dédiera ce morceau aux cyclistes qui lui gardaient tous une place dans leur cœur.
"Les rois de la petite reine" (instrumental) :
Les rois de la petite reine Yvette Horner
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