"Les Olympiades" de Jacques Audiard : "un film élégant, inclusif qui coule de source" selon Le Masque

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"Les Olympiades" de Jacques Audiard : "un film élégant, inclusif qui coule de source" selon Le Masque

Les acteurs (de gauche à droite) Lucie Zhang, Noémie Merlant et Makita Samba dans "Les Olympiades" de Jacques Audiard (2021)
Les acteurs (de gauche à droite) Lucie Zhang, Noémie Merlant et Makita Samba dans "Les Olympiades" de Jacques Audiard (2021)
- Neue Visionen Filmverleih Stars

La palme d'or 2015 signe une comédie mordante qui nous plonge dans un 13e arrondissement de Paris filmé en noir et blanc, au quartier des Olympiades. Jacques Audiard dresse le destin croisé de quatre jeunes, synonymes d'une génération en plein désenchantement. Le film est encensé par Le Masque & la Plume !

Le film présenté par Jérôme Garcin

Présenté en sélection officielle au dernier Festival de Cannes, un film en noir et blanc avec une très brève scène en couleur de quelques secondes, inspiré de la BD "Les intrus" du dessinateur du New Yorker Adrian Tomine. Nous sommes dans le quartier parisien des Olympiades. Un film coscénarisé par Céline Sciamma. 

Tout commence par la relation torride entre Emilie (Lucie Zhang), téléconseillère d'origine asiatique et son colocataire Camille (Makita Samba), qui, lui, est noir et prof et qui "compense sa frustration professionnelle par une activité sexuelle intense". Camille va ensuite se reconvertir dans l'immobilier où il craque pour son assistante venue de Bordeaux, Nora (Noémie Merlant) qui, après bien des déboires, va craquer pour Amber Sweet (Jehnny Beth) une travailleuse du sexe en ligne. Une Rome com, une comédie romantique trash sur le polyamour et sur la mixité sexuelle qui dure 1h46.

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Pour Eric Neuhoff "c'est d'une fluidité et d'une douceur confondante"

EN : "Au départ, il y a eu méprise de ma part sur le titre car je croyais que les Olympiades, c'était le nom de ces résidences troisième âge… En réalité, j'ai confondu avec Les Hespérides… Dans les Olympiades, c'est exactement le contraire, il n'y a que des jeunes qui habitent dans ces immeubles. C'est un peu un film comme "Le dernier tango" de Bernardo Bertolucci (1972) sur la crise de l'immobilier dans Paris, où on voit que les gens sont prêts à tout, même à coucher ensemble pour obtenir un appartement, le partager, et payer moins cher le loyer. 

Dans ce film, le melting pot fonctionne. Il y a un noir, une asiatique et même une Bordelaise. La couleur de peau n'intervient pas du tout dans l'intrigue, de même que la diversité des métiers.

Tout se mélange avec une fluidité et une douceur assez confondante dans ce film 

Le film en noir et blanc réussit à rendre ce quartier presque aussi jolie que le Manhattan de Woody Allen. 

C'est un drôle d'objet et on apprend un tas de choses".

C'est comme du Rohmer sauf que s'il voyait les scènes de sexe et entendait les dialogues, il deviendrait rouge comme une tomate

Eva Bettan applaudit "un film qui coule de source"

EV : "Le film semble avoir un programme chargé. La mixité ; le harcèlement ; l'amour tarifé par Internet ; une relation d'amour entre deux femmes… Et pourtant il arrive à ne pas faire un film-programme. 

Il emporte ce sujet avec grâce. Tout coule de source, c'est très réussi

En effet, la question des personnes de différentes cultures ne se pose pas, ce n'est pas un sujet. Il arrive après tous les discours et mouvements politiques qui ont été tenus sur le sujet sans que ce soit mis en évidence". 

Xavier Leherpeur salue "un film extrêmement fin et délicat"

XL : "Je n'avais pas été un grand fan du film à Cannes, mais j'étais peut-être passé un peu à côté la première fois que je l'ai vu car en le voyant pour la seconde fois, je trouve que ce n'est pas un film inintéressant. 

C'est la rencontre entre une scénariste qui a merveilleusement écrit pour les femmes, et un metteur en scène qui filme très bien les hommes. Sur ce terrain de rivalités où rien n'est acquis, les deux fonctionnent de manière très énergique, avec une interaction extrêmement intéressante dans les dialogues, dans les propositions de situations, dans la manière que les personnages traversent le cadre, se croisent, se décroisent, se rencontrent. 

La mise en scène d'Audiard - à laquelle je ne suis pas toujours sensible - arrive à créer une espèce de sensualité urbaine à travers la manière dont le décor fonctionne comme manière de protéger les protagonistes du film. 

C'est extrêmement fin et délicat

Même si je trouve que ça ne raconte pas grand chose et que je ne sais pas très bien à quoi m'accrocher. Les sujets sont un peu génériques et passe-partout".

Pierre Murat "frappé par l'élégance de la mise en scène"

PM : "Chaque plan dure exactement le temps qu'il faut. Ça glisse constamment. Techniquement, il y a des raccords dans l'axe qui sont d'une grande fluidité élégante. 

C'est un film très romantique

On sait bien que l'un des films préférés de Jacques Audiard, c'est "Ma nuit chez Maud" d'Éric Rohmer (1969) où on parlait beaucoup, mais où on ne faisait pas l'amour. Tandis que là c'est le contraire ! 

Mais, bizarrement, j'ai eu l'impression d'un cinéaste qui regardait avec beaucoup de tendresse et d'étonnement une génération qui lui était totalement étrangère. Il regarde ces gens comme des gens un peu loin de lui et du cinéma qu'il aime".

Sophie Avon touchée par "un très beau film inclusif"

SA : "C'est un réjouissant modèle de film inclusif. Tout est là. Il prend plaisir à jouer avec des règles de diversité qu'il se fixe (toute une orientation sexuelle, toutes couleurs de peau, le fantôme du handicap…). 

Au départ, on s'attend à quelque chose d'extrêmement théorique et de fabriqué, mais Jacques Audiard fait du Jacques Audiard ! 

Il filme des gens qui ne se connaissent pas très bien mais qui apprennent à s'aimer, apprennent des autres qui ils sont vraiment et apprennent ce qu'est l'amour. C'est très beau

Le film 

🎧 Écoutez l'ensemble des critiques échangées à propos de ce film sur le plateau du Masque et la Plume :

"Les Olympiades" de Jacques Audiard

7 min

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