Les premières années

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Les premières années

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Dans 90 jours, le 100e Tour arrivera sur les Champs. Tout est parti d'un champ à Mongeron en 1903. Retour sur les premières années.

Le Tour, une invention de journalistes

Le Tour a bien failli ne jamais voir le jour.

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En effet, l’idée de Géo Lefèvre, d'organiser la plus grande course cycliste de l’histoire (dans le but de faire la promotion de son journal) se heurte à l’hostilité des autorités (un Préfet de Paris qui ne veut pas de course dans la capitale) et au manque d’intérêt des concurrents potentiels (pas assez de primes offertes). Après quelques ajustements (départ en banlieue et augmentation des primes notamment) la grande aventure peut commencer, dans des conditions parfois dantesques.

Des premiers pas difficiles

Avoir une bonne idée, c’est bien. La concrétiser, c’est mieux. Pour concurrencer le seul quotidien sportif « Le Vélo », un consortium d’industriels de l’automobile et du cycle créent « L’Auto » , dont ils confient la direction à Henri Desgrange. L’un des journalistes, Géo Lefevre, lui soumet l’idée de la plus grande course jamais organisée…

La suite, il l’a racontée au micro de France Inter en juin 1956.

Geo Lefevre se souvient du 1e Tour

56 sec

Le public au rendez-vous

Petit à petit, le succès arrive en même temps que la notoriété. Le public se passionne pour les véritables aventures des forçats de la route, et dès la première édition, le Parc des Princes fait presque le plein pour l’arrivée.Petit à petit, c’est sur les bords des routes que les spectateurs viennent à pied, à vélo ou en chemin de fer, encourager ceux qui deviennent leurs héros, les Garin (premier vainqueur), Pélissier, Pottier ou Petit-Breton…

Passage du Tour en 1906
Passage du Tour en 1906
© Gallica BNF - Agence Rol

Une évolution rapide

Pour accroître le succès et mieux contrôler la course et ses évènements, les organisateurs font rapidement évoluer le règlement. Les étapes, plus courtes, seront plus nombreuses et uniquement diurnes, ce qui permettra au public d’avoir plus de spectacle.La montagne était déjà présente dans le parcours, avec quelques franchissements de cols alpins, mais en 1910, les Pyrénées font une entrée fracassante sur le parcours, avec une étape dantesque cumulant les cols de Peyresourde, Aspin, le Tourmalet et l’Aubisque, remportée par Octave Lapize.Celui-ci qualifiera à cette occasion les organisateurs de « criminels » et… gagnera le Tour grâce à cette victoire.

Lapize embrassé par sa mère à l'arrivée en 1910
Lapize embrassé par sa mère à l'arrivée en 1910
© Gallica BNF - Agence Rol

Le Tour exalte les vertus physiques et morales nationales

Alors que l’Europe se prépare à la guerre, le gouvernement encourage le Tour : jusqu’en 1910, la course a pu faire étape en Alsace et en Lorraine, alors allemandes. Mais en 1911, l’Empereur Guillaume II, inquiet des manifestations de nationalisme français que suscite le passage de la course, l’interdit de séjour.Dès 1912 dans le quotidien L’Auto, Henri Desgrange décrit la course comme « une croisade pour la régénération physique de la France ».

Pesée à l'arrivée 1912
Pesée à l'arrivée 1912
© Gallica BNF - Agence Rol