Les ressources annuelles de la planète consommées aussi vite (et encore plus fort) qu'avant le Covid

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Les ressources annuelles de la planète consommées aussi vite (et encore plus fort) qu'avant le Covid

Terres asséchées en Californie, mai 2021
Terres asséchées en Californie, mai 2021
© AFP - JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images

Ce jeudi, l'humanité aura consommé l'ensemble des ressources planétaires : après une légère baisse l'an passé, due au coup d'arrêt engendré par la crise sanitaire, le "jour du dépassement" est revenu au niveau de 2019.

L'étude, menée chaque année par l'ONG américaine Global Footprint Network, est sans appel cette fois-ci : "À plus de cinq mois de la fin de l'année, ce 29 juillet, nous aurons épuisé le budget planétaire de ressources biologiques pour 2021." En 2020, ce qu'on appelle désormais le "jour du dépassement" avait pourtant été repoussé de trois semaines sous l'effet des confinements liés à la pandémie de Covid-19.

Cet indice a pour but d'illustrer la consommation toujours plus rapide d'une population humaine en expansion sur une planète limitée. La date est calculée en croisant l'empreinte écologique des activités humaines (surfaces terrestre et maritime nécessaires pour produire les ressources consommées et pour absorber les déchets de la population) et la "biocapacité" de la Terre (capacité des écosystèmes à se régénérer et à absorber les déchets produits par l'Homme, notamment la séquestration du CO2).

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Trop de pression humaine sur les écosystèmes

Ainsi, le "dépassement" se produit quand la pression humaine dépasse les capacités de régénération des écosystèmes naturels. Il ne cesse, selon l'ONG, de se creuser depuis 50 ans. Et ainsi, la date calculée ne cesse d'avancer dans l'année : le 29 décembre en 1970, puis le 4 novembre en 1980, le 11 octobre en 1990, le 23 septembre en 2000, le 7 août en 2010, et, avec un léger répit, le 22 août en 2020.

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Ainsi, pour rendre ces dates encore plus parlantes, les associations calculent aussi le nombre de planètes Terre qu'il faudrait pour subvenir aux besoins de la population mondiale de façon durable. Et cette année, comme chaque année depuis 10 ans, il ne faudrait pas moins d'1,7 Terre pour y parvenir. Global FootPrint, qui travaille chaque année sur quelque 3 millions de données statistiques de 200 pays, a même fait les estimations de la consommation mondiale, de 1961 à 2017.

Ainsi, c'est à partir de 1970 que s'opère la bascule : d'après ces chiffres, c'est bien cette année-là que l'humanité a pour la première fois dépassé les ressources de la seule planète habitable du système solaire, en utilisant davantage que les capacités qu'elle offre. Depuis, ce chiffre a augmenté de manière assez régulière.

La France parmi les mauvais élève

En France, le calcul n'est pas moins alarmant : le dépassement a eu lieu bien avant 1960, et son mode de consommation actuel est équivalent à trois fois ce qu'elle pourrait se permettre, dès le tournant des années 2000, et jusqu'en 2012.

Et la courbe de son déficit écologique, comparée à celle d'autres pays de la planète moins gourmands, rend ces statistiques encore plus frappantes : par exemple pour Haïti, ou encore la Chine, qui n'a entamé son déficit écologique qu'à la fin des années 90.

Haïti n'utilise pas même la moitié des ressources de la planète que ce que le pays pourrait se permettre
Haïti n'utilise pas même la moitié des ressources de la planète que ce que le pays pourrait se permettre
- global Footprint
La Chine entame son déficit écologique à partir de 1999
La Chine entame son déficit écologique à partir de 1999
© AFP - Global Footprint

Enfin, pour alerter encore davantage les consciences, et avec une utilisation très fine de ces données, l'association a aussi mis en place un outil pour calculer sa propre empreinte écologique, et dater son "jour personnel du dépassement", selon son mode d'habitat, de déplacement, ou de consommation, et en donnant (heureusement) des solutions pour essayer, avec ses moyens, d'améliorer son score.