La loi travail de Myriam El Khomri se distingue notamment par la flexibilité qu'elle pourrait introduire dans les entreprises. Un exemple valable chez PSA et Renault : deux constructeurs français qui ont engrangé de très bons résultats…mais devront faire encore mieux.
Chez PSA et Renault, les ventes ont bondi de près de 10% en février. De quoi faire oublier 2013, quand les deux firmes, alors mal en point, avaient dû faire signer des accords de compétitivité à leurs employés. Et pourtant, le discours du patron de PSA, Carlos Tavares (qui vient d'annoncer un bénéfice de plus d'un milliard euros en 2015) est clair: la marque se porte bien, mais on peut faire encore mieux, et distancer la concurrence.
Les syndicats sur leurs gardes
Des syndicats comme la CFTC sont prêts à écouter les arguments, mais la CGT, elle, veut rester vigilante : "on ne connait pas encore la portée de l'attaque, mais on sait qu'on va être attaqué ", prévoit-elle.
En 2013, en échange de garantie sur l'emploi, les salariés de PSA avaient accepté un gel des salaires et la suppression de plusieurs primes . Le mot d’ordre des syndicats serait donc, cette fois, de récupérer ce qui a alors été perdu, avant que la direction ne pense une nouvelle fois à raboter.
Des accords d’hyper-compétitivité
Même constat chez Renault : le groupe s'est si bien redressé en trois ans que Carlos Ghosn se demande pourquoi il ne continuerait pas. La direction parle même déjà d'un accord d'hyper-compétitivité , avec des négociations qui devraient débuter en septembre.
A la CGT, on sopupçonne la loi travail de tomber à pic pour donner carte blanche à la direction. En échange, les syndicats voient les choses venir : des dirigeants qui promettent de futures embauches
Un responsable syndical estime :
"De toute façon, ils n'ont pas le choix, avec tous les postes perdus ces dernières années, tant de compétences ont disparu dans l'entreprise qu'il ne peut pas en être autrement…