Les tests antigéniques arrivent à l'école : "Ce qu’on va perdre en fiabilité, on va le gagner en rapidité"

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Les tests antigéniques arrivent à l'école : "Ce qu’on va perdre en fiabilité, on va le gagner en rapidité"

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"Dans le milieu scolaire ça a du sens, parce que les scolaires sont volontiers porteurs du virus", indique Olivier Bouchaud.
"Dans le milieu scolaire ça a du sens, parce que les scolaires sont volontiers porteurs du virus", indique Olivier Bouchaud.
© AFP - FLORENT VANNIER

Un million de tests rapides seront mis en place a priori dès la semaine prochaine dans les établissements scolaires. D'abord réservés au personnel, ils pourraient s'étendre aux élèves. Une bonne stratégie pour Olivier Bouchaud, chef de service à l'Hôpital Avicenne de Bobigny.

Des tests rapides dans les écoles, a priori à partir de la semaine prochaine, pour lutter contre la Covid. Le ministère de la Santé va mettre à disposition de l'Éducation nationale, "dans un premier temps", un million de tests rapides dans les établissements scolaires, ont appris ce lundi les Échos d'après l'entourage du ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer. D'après le ministère, cité par le quotidien, ces tests seront destinés "à tous les établissements situés dans des zones où l'accès aux tests virologiques est tendu, et lorsque des cas de Covid-19 sont apparus dans l'établissement."  

"Les scolaires sont volontiers porteurs du virus"

Dans un premier temps, seuls les personnels seront concernés : professeurs, surveillants, personnels administratifs. Concernant les élèves, la question se pose également car ils sont souvent asymptomatiques et propagent le virus sans le savoir. Mais pour l'instant, il n'est pas prévu d'étendre ces tests aux élèves, pour lesquels il faudrait une autorisation parentale. Ce serait en tout cas une bonne stratégie pour Olivier Bouchaud, chef de service à l'Hôpital Avicenne de Bobigny. "Dans le milieu scolaire ça a du sens, parce que les scolaires sont volontiers porteurs du virus même s’ils sont peu ou pas symptomatiques et donc contribuent à la dispersion du virus", indique-t-il à France Inter. "Le test antigénique lui-même est intéressant parce qu’on a une réponse quasi immédiate, ce qui permet de mettre en place tout de suite les mesures appropriées."

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"Pratiquer un dépistage de masse a du sens, à la seule condition que les personnes dépistées positives soient ensuite intégrées dans une stratégie d’isolement" - Olivier Bouchaud

Un type de tests efficace en milieu scolaire, indique Olivier Bouchaud, au vu du potentiel de dissémination du virus : "Dans les lycées notamment, mais aussi dans les collèges, il y a une telle masse de personnes qu’évidemment c’est une plateforme de dissémination du virus, avec par ailleurs des comportements propres aux personnes de cet âge-là qui sont tout à fait de nature à le diffuser."

Tests moins fiables mais plus rapides

Les tests antigéniques sont moins fiables que les tests PCR, mais "ce qu’on va perdre en fiabilité, on va le gagner en rapidité d’action", estime Olivier Bouchaud : "Quand vous faites une PCR avec des délais de réponse au mieux de 24 heures, souvent de 48 heures, le délai pour obtenir le résultat fait que la mise à l’isolement sera forcément moins efficace que quand on dit tout de suite à la personne qu’elle est infectée." Une stratégie qui s'adresse "surtout aux personnes symptomatiques", car ce sont elles, souligne-t-il, qui ont les charges virales les plus élevées.

Olivier Bouchaud évoque en revanche la difficulté technique de mettre en place une telle stratégie de tests dans les établissements scolaires. "Il faudrait idéalement répéter le test régulièrement. Quelle fréquence ? Tout dépend de l’objectif et des moyens qu’on a, parce qu’il faut bien prendre conscience que tout ça va demander une logistique très lourde."

Martin Hirsch "prêt à aider" pour dépister dans les lycées

Invité ce lundi du Grand Entretien sur France Inter, Martin Hirsch, le président de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), se disait "prêt à aider à ce qu'on puisse utiliser les tests rapides pour faire du dépistage parmi les lycéens" pour "avoir les bénéfices de la scolarité, et pas les risques vis-à-vis de leurs parents."

De son côté, le présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse annonçait fin octobre sur franceinfo qu'elle souhaiterait distribuer 100 000 tests antigéniques dans les lycées, "pour permettre aux enseignants, aux agents mais aussi aux élèves, sur autorisation des parents, de se faire tester en temps réel."

Le ministère de l'Education comptabilisait vendredi 3 528 élèves testés positifs et 1 165 personnels, à rapporter aux 12 millions d'élèves et 1 million d'agents que compte l'Éducation nationale. Jean-Michel Blanquer avait alors estimé que le nombre de cas de Covid-19 parmi les élèves et les professeurs était "maîtrisé" en France.