Lewis versus Alice au Théâtre de la Criée à Marseille du 27 nov au 7 déc 19
Par Valérie GuédotUn spectacle de Macha Makeïeff d’après Lewis Carroll
Qui du public est au clair sur Lewis ? Qui sait que Lewis Carroll est cet excentrique clergyman d’Oxford, photographe, logicien, spirite ?
Avec Lewis versus Alice au Théâtre de la Criée, Macha Makeïeff entre dans l’univers féerique de l’étrange écrivain britannique Lewis Carroll, créateur d’Alice au pays des merveilles, poète énigmatique célébré par les Surréalistes. Avec une troupe joyeusement fantasque de comédiens chanteurs musiciens, une fantaisie théâtrale à la croisée du rêve, de l’enfance et de l’extravagance anglaise.
Chez Lewis Carroll, poète du nonsense, il n’est question que de décalages et d’incertain, de trouble et de « féeristique ». Il est l’auteur idéal pour s’aventurer dans le plaisir des contresens de la langue, dans l’exploration du rêve, du surnaturel, des mondes superposés et l’occasion d’une surprenante démonstration.
Musique pop gothique, voix étonnantes, sons d’un autre monde, danse et glissements de la lumière, avec une excentricité "so british", les 7 magnifiques comédiens de Lewis versus Alice chantent, dansent, racontent la fantaisie et l’incertitude. Une adresse directe au public pour redevenir, un moment encore, des enfants exigeants, des idiots magnifiques et aimer le théâtre.
Ce qu’en dit Macha Makeïeff :
Lewis Carroll défend un état d’enfance un peu sauvage. Il s’étonne devant le monde brutal, absurde, tyrannique des adultes dans une société étriquée, rigide, puritaine. Le surnaturel que propose ce poète victorien est extraordinaire. Ce n’est pas cette relation verticale à Dieu, ni le protestantisme, l’anglicanisme, comme nous le concevons aujourd’hui. C’est une zone psychique extrêmement agitée, peuplée, sinueuse. C’est "son" surnaturel, celui qu’il a inventé pour survivre, peuplé de fées, d’elfes, de fantômes, de spirites, d’ectoplasmes, tout nourri qu’il était de toutes les fantasmagories bibliques ! S’il photographie, c’est pour attraper les traces de l’âme et arrêter le temps ; ses images n’ont rien d’anecdotique. Charles est devenu Lewis et a été de son vivant un mythe victorien qu’il a fini par rejeter
Ce titre Lewis versus Alice parce qu’Alice, cette petite fille aussi bien réelle que fictionnelle, est selon moi un intermédiaire pour parler de lui et de l’enfance inquiète. Il, Lewis, est elle, Alice. Lewis c’est Alice. J’ai écrit des dialogues, rassemblé des citations, des extraits des oeuvres de Lewis Carroll – Alice au pays des merveilles, De l’autre côté du miroir, Sylvie et Bruno, La Chasse au Snark – et de son journal, ses magazines.
►►► Distribution
- Adaptation Macha Makeïeff et Gaëlle Hermant
- Mise en scène, costumes et décor Macha Makeïeff
- Lumières Jean Bellorini
- Son Sébastien Trouvé
- Musique originale Clément Griffault et Sébastien Trouvé
- Avec Geoffrey Carey, Caroline Espargilière, Vanessa Fonte, Clément Griffault, Jan Peters, Geoffroy Rondeau et avec Rosemary Standley !
- À l’image Michka Wallon