Lorsque l'académie des Beaux-Arts rendait hommage à Pierre Cardin et à 70 ans de créations révolutionnaires

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Lorsque l'académie des Beaux-Arts rendait hommage à Pierre Cardin et à 70 ans de créations révolutionnaires

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Pierre Cardin présentant plusieurs tenues qu'il a créées, dans le musée qui leur est dédié
Pierre Cardin présentant plusieurs tenues qu'il a créées, dans le musée qui leur est dédié
© AFP - François Guillot

Le 30 novembre 2016, l'académie des Beaux-Arts, à Paris, organisait un défilé retraçant la carrière du célèbre couturier. Au programme, 70 des costumes les plus marquants de ce monument de la mode.

Soixante-dix silhouettes pour soixante-dix ans de création : en novembre 2016, l’académie des Beaux-Arts, basée à l’Institut de France à Paris, rendait hommage à la carrière de Pierre Cardin, le doyen des grands couturiers français.

Un long défilé, précédé d’un hommage, permettait de revenir sur les grandes créations du couturier, membre depuis 1992 ans de l’académie des Beaux-Arts (et seul représentant du monde de la mode au sein de celle-ci). 

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Après avoir commencé en 1946 aux côtés de Dior, Pierre Cardin a fait partie des créateurs qui ont révolutionné l’univers de la mode, non seulement par l’esprit de sa création, mais aussi par sa façon de les diffuser.

Retour en huit points sur ce qui a rendu unique la carrière de Pierre Cardin.

1 - Un costumier de talent pour le cinéma et le théâtre

Quand Pierre Cardin quitte la prestigieuse maison Dior pour créer son propre atelier, 10 rue Richepanse à Paris, il ne se lance pas tout de suite dans la haute-couture. C’est en réalisant des costumes et des masques pour le théâtre et le cinéma qu’il gagne sa vie dans un premier temps. Il revient ainsi à ses premières amours : en 1946, il crée les costumes pour le film La Belle et la Bête de Jean Cocteau.

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Tout au long de sa carrière il a régulièrement habillé des stars du cinéma et de la scène, y compris à l’écran : c’est notamment lui qui a créé les mythiques costumes de John Steed et Emma Peel dans Chapeau Melon et Bottes de Cuir.

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2 - La robe “Bulle”

En 1954, se disant lui-même “obsédé par le rond, qui représente la lune, la poitrine, la vie”, Pierre Cardin lance une robe au design inhabituel : les courbes de la femme qui la porte sont déformées .

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La robe fait polémique de par sa forme novatrice, mais elle permet au couturier de se faire connaître sur la scène internationale, lui qui a lancé sa propre maison de couture quatre ans plus tôt seulement.

3 - Les débuts du prêt à porter

Dès le début de sa carrière, Pierre Cardin rejette l’idée d’une haute-couture isolée, réservée à une élite. Il imagine très rapidement des lignes de prêt-à-porter. En 1959, Pierre Cardin marque une nouvelle fois les esprits. Il est le tout premier couturier à se lancer dans le prêt-à-porter, qui plus est dans un grand magasin : le Printemps.

L’anecdote raconte que cet acte inimaginable à l’époque dans la haute-couture a valu à Cardin d’être radié de la Chambre syndicale de la couture parisienne. Une information qui a ensuite été démentie.

4 - La veste pour homme “Cylindre” inspire les Beatles

Un an après le lancement de sa collection prêt-à-porter pour femme, Cardin récidive avec une collection pour homme, dont le couturier revendique qu’on y trouve “des vestes avec lesquelles on peut dévisser un boulon de voiture, mais aussi aller au Windsor”. Ces vestes sont nommées “Cylindres”, car elles n’ont pas de col. Pour les présenter, Cardin préfère choisir des étudiants plutôt que des mannequins, ce qui - une nouvelle fois - fait débat dans le monde de la mode.

Et ce sont elles qui inspireront le couturier des Beatles, qui copie les créations de Cardin pour créer les célèbres cols Mao portés par le groupe en concert, qui leur vaudront le surnom de “têtes d’épingles”.

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5 - La robe “cible” des années 60

Fasciné par la conquête spatiale, Pierre Cardin se met très vite en phase avec son époque dans les années 60, avec des robes très élancée aux couleurs vives. Pour cette robe “cible”, aujourd’hui exposée au musée de la mode de la ville de Paris, Cardin s’inspire de l’art optique très en vogue à l’époque (Vasarely, Tinguely) et met au point une robe emblématique de la décennie, qui a fait de nombreuses couvertures de magazines à l’époque.

La robe "Cible" (à gauche), portée lors d'un défilé pour les 50 ans de carrière de Pierre Cardin
La robe "Cible" (à gauche), portée lors d'un défilé pour les 50 ans de carrière de Pierre Cardin
© AFP - Gabriel Bouys

6 - Look futuriste et cosmique pour “Cosmocorps”, à forte teneur en matières synthétiques

Pierre Cardin pousse encore plus loin sa passion pour l’espace avec cette nouvelle ligne : “Cosmocorps”, une ligne de vêtements très près du corps, pour homme comme pour femme – l'une des toutes premières lignes unisexe. Inspirée par l’esthétique futuriste des séries comme Star Trek, cette collection est composée de vêtements aux couleurs vives et utilisant des matières synthétiques, comme le vinyle. De son propre aveu (dans une interview à l’Express en 2012), “on était encensés par la presse mais on en vendait pas une” !

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7 - Les premières licences dans le monde de la mode

Bien avant les autres maisons de couture, la maison Cardin est la première à laisser d’autres entreprises s’approprier sa marque. Selon sa biographie officielle, le premier objet sous licence Pierre Cardin est une ligne de vaisselle en porcelaine, en 1968. Viennent ensuite des parfums, en 1972, puis des dizaines et des dizaines de produits.

Au plus fort du succès de la maison Cardin, quelque 800 licences sont attribuées partout dans le monde. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’environ 300 produits sous licence. Malgré tout, cette profusion de produits dérivés attire un peu plus les foudres du monde de la haute-couture contre Pierre Cardin. A tel point que lorsque le couturier est admis à l’Académie des Beaux-Arts en 1992, un seul de ses confrères, Paco Rabanne, est présent.

8 - À 94 ans, les silhouettes “flottantes”

Malgré son âge, le couturier continue à travailler et à créer de nouveaux modèles. Mais il le fait selon ses propres règles : pas de collection annuelle, pas de défilé pendant la Fashion Week (Cardin lui préfère un défilé dans le Vaucluse en plein été), et 200 silhouettes qui défilent pendant près d’une heure.

Pour sa dernière présentation de collection, en plus de nouvelles paires de lunettes futuristes, Pierre Cardin a imaginé des silhouettes “flottantes” : des robes courtes, noires, à empiècements colorés.

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