Lyon : le procès canonique du père Preynat reprend

Publicité

Lyon : le procès canonique du père Preynat reprend

Par
À Lyon, le procès canonique du père Preynat, accusé d'abus sexuels sur de jeunes scouts dans les années 1980-1990, va reprendre
À Lyon, le procès canonique du père Preynat, accusé d'abus sexuels sur de jeunes scouts dans les années 1980-1990, va reprendre
© AFP - Jeff PACHOUD

Après plus d'un an de suspension pour éviter toute interférence avec les procédures de justice visant le cardinal Barbarin, le procès canonique du père Preynat reprend. Bernard Preynat est ce prêtre lyonnais, âgé de 72 ans, accusé d'avoir agressé sexuellement au moins 70 jeunes scouts dans les années 1980-1990.

Jusque-là le procès était administratif, il devient judiciaire, un qualificatif qui change beaucoup de choses : l'équipe de juges n'est plus rattachée au diocèse de Lyon et les victimes qui vont choisir de se constituer parties civiles pourront être indemnisées y compris pour des faits prescrits. Le signe que l'Église catholique française prend enfin, mais un peu tard selon un spécialiste en droit canonique, la mesure de la gravité des faits. 

Le Zoom de la rédaction
4 min

Le père Bruno Gonçalves, président du tribunal ecclésiastique qui juge le père Preynat, est conscient de sa responsabilité et de l'ampleur de la tâche : "On va servir une cause qui a des résonances bien au-delà du diocèse de Lyon. C'est un énorme procès parce qu'il faut comprendre qu'il y a l'action pénale qui va juger le père Preynat, mais il y a toutes les demande de réparation qui sont autant de procès dans le procès." Impossible donc de savoir quand la procédure s'achèvera. 

Publicité

Les victimes  s'y perdent un peu  

Elles peinent aussi à trouver un avocat ecclésiastique qui accepte leur dossier. 

Jean-Marc se bat pour ses trois fils. Déçu par la première phase du procès, il s'agace que l'Église ne pose pas les bonnes questions : "Pour moi le procès, c'est le procès de la façon dont les autorités ecclésiastiques ont géré l'affaire Preynat. Elles ont écarté toutes les plaintes, à toutes les générations. Elle prétendent avoir dénoncé ça à la justice civile mais ce n'est pas vrai, ils ne l'ont fait que sous la contrainte."

Pour entendre les explications de la hiérarchie diocésaine il faudra attendre début janvier, et la comparution du cardinal Barbarin devant, cette fois, la justice civile.