Mary Poppins : cinq détails que vous ignorez peut-être sur le dernier film produit par Walt Disney
Mary Poppins, un personnage de roman devenu héroïne de cinéma grâce à Walt Disney... Mary Poppins, le film musical de 1964, et son personnage de nounou enchanteresse continue de fasciner les enfants d'aujourd'hui. Ils découvrent souvent le film par leurs parents qui s'en souviennent avec émotion.
L'histoire de cette gouvernante rappelle une chose simple, mais essentielle : les enfants ont besoin d'attention, d'affection, de fantaisie, et peut-être même d'un peu de magie. Laurent Mignard qui a mis en scène le conte musical Jazzy Poppins autour de l'histoire de Mary Poppins et Hélène Druvert, autrice d'Un petit tour avec Mary Poppins étaient les invités de l'émission Barbatruc de Dorothée Barba. Ils ont donné des clefs méconnues du film.
Duke Ellington derrière la musique
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Chem chem cheminée, Supercalifragilisticexpialidocious, Jolie promenade… Pourquoi les chansons de Mary Poppins sont-elles aussi efficaces ? Pour Laurent Mignard : "C'est très compliqué. Si les compositeurs de chansons connaissaient la recette, ils feraient toujours des tubes. Souvent les chansons qui fonctionnent sont reliées à un souvenir : un premier amour, un souvenir d'enfance, une comptine, ou à quelque chose découvert avec ses parents, ou ses grands-parents. Il faut aussi que les mélodies soient extrêmement simples, et répétitives. Et on sait, depuis Johann Strauss et Le grand Danube bleu que plus on répète un thème, plus il y a de chances qu'il rentre dans le crâne des gens.
En 1964, Walt Disney était sur le point de sortir le film. Il savait que les chansons des frères Sherman étaient des merveilles. Mais il avait un petit doute sur le succès international de Mary Poppins.
Il s'est adressé à Duke Ellington, le plus grand compositeur de jazz de tous les temps, et le plus grand chef d'orchestre. Et il lui a demandé que les chansons de la bande originale aient immédiatement une reconnaissance internationale. Walt Disney lui a donné carte blanche.
Ellington a relevé le défi. Il n'a pas voulu voir le film pour se faire sa propre idée et il a distribué les chansons à ses solistes pour qu'ils incarnent les personnages tels que lui les imaginait.
C'est ainsi qu'un fantôme de jazz plane sur ce film.
Dans la version des frères Sherman, le jazz était édulcoré à la façon de Broadway, de la comédie musicale… Quand Ellington se l'approprie, ça swingue vraiment. Il enregistre l'album à Chicago dans les tout premiers jours de septembre, juste après la sortie du film. Et l'album sort chez Reprise en 1965. L'album s'appelait Duke Ellington plays Mary Poppins est l'un des plus gros succès du jazzman.
Un problème de droits a failli empêcher le tournage du film-testament de Walt Disney
Le film, sorti en 1964, est l'adaptation d'un roman de Pamela Lyndon Travers. Il connut grâce au film un immense succès. C'est le dernier film supervisé par Walt Disney lui-même, qui meurt deux ans plus tard. On dit souvent d'ailleurs que c'est son film testamentaire. Le dessin animé se fait à la demande de sa fille Diane. Elle avait lu le livre et l'avait supplié de l'adapter. Ce ne fut pas simple d'en obtenir les droits. Pamela Travers était réticente.
La romancière a mis presque 20 ans à céder. Les coulisses de la création de ce film donnent encore plus de charme à cette histoire.
Hélène Druvert : "Les problèmes de droits sont incroyables. Pamela Travers était vraiment un personnage à part entière.
On la disait caractérielle. On retrouve certains de ses traits chez la Mary Poppins des livres où elle est moins aimable que dans le film !
Laurent Mignard : "Elle était furieuse à la sortie du film. Elle considérait que Disney avait transformé son personnage pour en faire un être de comédie charmant, un peu falot. Alors que pour elle, une gouvernante doit éduquer les enfants, être sérieuse, rigoureuse… Elle ne voulait pas d'un dessin animé.
Mais si on avait adapté ses six romans originaux tels qu'ils sont, ils n'auraient eu aucun succès. Walt Disney en a fait un film plein de charme et de magie qui n'existent pas dans le livre.
Mary Poppins n'est pas une fée, mais une magicienne
Mary Poppins peut mettre ce qu'elle veut dans son sac :
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Le pouvoir de la nounou est bien enchanteur et merveilleux. Mais est-ce une fée ?
Hélène Trubert explique : "Je ne la vois pas tout à fait comme une fée. Je la vois plutôt comme une magicienne. C'est un peu différent : elle amène de la magie dans le quotidien. C'est ce qui rend le film magique. On n'est pas dans un univers féérique.
Elle distille vraiment de la magie. À chaque fois, elle dit aux enfants que les choses ne se sont pas passé comme ils le disent mais elle leur laisse un petit indice quand même. C'est toujours bien vu de sa part. Par contre, les enfants doivent vraiment la respecter, ranger leur chambre, être polis… C'est l'éducation à l'anglaise donnée par une nanny avec une certaine tenue à avoir.
Laurent Mignard nuance : "J'ai une approche un tout petit peu différente. Pour les enfants, les scènes du manège sont réelles, même si Mary Poppins nie : "Vous êtes en train d'inventer tout ça." Le film évoque la relation au rêve. Le rêve est-il réel ? Quand on rêve, on a l'impression que c'est réel. Et pourtant, c'est un peu comme la musique. Le rêve, c'est invisible et inodore. Et pourtant, si c'est arrivé dans mon esprit, c'est qu'il s'est passé quelque chose."
Il ne fallait pas de relation amoureuse entre le ramoneur et la nounou
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Le ramoneur est l'ami de Mary Poppins. Il est incarné dans le film par Dick Van Dyck, doublé par Michel Roux en version française. Laurent Mignard raconte : "Lors des négociations entre Pamela Travers, l'auteur du roman original, et Walt Disney pour l'adaptation au cinéma, l'écrivaine a tenu bon sur un point : elle ne voulait pas de relation amoureuse entre Mary Poppins et le ramoneur. Elle a obtenu gain de cause. C'est vrai que c'est pourtant tentant quand on s'attaque à cette histoire.
Mais ce que fait Walt Disney est très malin. On la sent cette relation qui n'est pas montrée. C'est très puissant à l'écran. Elle se voit presque. Sérieusement, quand vous allez en promenade à la campagne avec des enfants que vous envoyez jouer sur un manège... Là, vous faites une promenade entre grandes personnes à la campagne. Voilà, les enfants ont compris qu'il se passe quelque chose !"
Hélène Duvert : "Ce passage des ramoneurs dans le film est vraiment un souvenir d'enfance génial. À l'écran, leur relation transparaît. Quand on est enfant, on ne sait pas exactement ce qu'il y a entre eux, mais on comprend qu'il y a quelque chose."
"Supercalifragilisticexpialidocious"
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Laurrent Mignard : "Cette formule Supercalifragilisticexpialidocious de Mary Poppins est très impressionnante. Elle ne figure pas dans le roman d'origine. Grâce à elle, Julie Andrews, quasiment débutante au moment du film, a connu un succès énorme. Elle a même été faite commandeur dans l'ordre de l'Empire britannique par la reine Elizabeth II. Chanter cette formule est une performance pour l'interprète."
- ÉCOUTER | Barbatruc sur Mary Poppins
Avec :
- Laurent Mignard est le chef d'orchestre du Duke Orchestra, un orchestre de jazz dédié à la musique de Duke Ellington.
- Hélène Druvert est autrice-illustratrice de livres pour enfants. Elle a notamment publié Un petit tour avec Mary Poppins, un album en papier découpé paru aux éditions Gautier-Languereau en 2016.