Mathias Depardon, photographe incarcéré depuis 18 jours dans une prison turque
Une manifestation s'est déroulée ce jeudi devant l'ambassade de Turquie, alors qu'Emmanuel Macron rencontrait à Bruxelles, le président Recep Tayyip Erdogan.
Le président Français a évoqué avec son homologue Turc le cas du photo-reporter indépendant Mathias Depardon, qui a commencé dimanche une grève de la faim pour protester contre son incarcération depuis 18 jours dans une prison turque. Le journaliste a été arrêté le 8 mai, alors qu'il faisait un reportage pour le magazine National Geographic, sous le prétexte, courant en Turquie en ce moment, de propagande terroriste. "Il aurait pris des photos de jeunes militantes du PKK", a précisé le secrétaire général de Reporters sans Frontières (RSF), estimant que "prendre des photos de militants ce n'est pas de la propagande, ni se rendre complice de qui que ce soit, c'est de l'aberration totale". En fait il devait être expulsé il y a 14 jours de Turquie où il vit depuis cinq ans. "L'arrestation de Mathias est totalement absurde", a déclaré Christophe Deloire. "Et les autorités turques ne respectent même pas leurs propres décisions administratives puisqu'un arrêté d'expulsion a été pris il y a 14 jours mais n'a pas été mis à exécution", a-t-il ajouté.
Quite à l'entretien entre les deux présidents, Recep Tayyip Erdogan a promis à Emmanuel Macron d'examiner "rapidement la situation" du photojournaliste français Mathias Depardon, détenu depuis une quinzaine de jours en Turquie, a-t-on appris auprès de l'Elysée..
► LIRE | La tribune de Christophe Deloire dans Le Monde
RSF avait appelé à un rassemblement ce matin à Paris, devant l’ambassade de Turquie, dans le XVIe arrondissement. Danièle Van de Lanotte, la mère de Mathias Depardon, était présente pour demander la libération immédiate de son fils ainsi que des journalistes et des militants de RSF. "Je suis très inquiète pour la santé de Mathias qui a entamé son cinquième jour de grève de la faim et aussi pour son moral", a-t-elle explique
RSF craint que les autorités turques ne cherchent à faire un exemple de Mathias Depardon. La rencontre Erdogan Macron est donc cruciale pour Danièle Van de Lanotte.
► Ecoutez le reportage d'Alexandra Ackoun
Reportage devant l'ambassade de Turquie
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Le Syndicat national des journalistes (SNJ), principal syndicat de la profession a appelé "la France et en premier lieu le Président Emmanuel Macron, ainsi que le chef de la diplomatie française M. Jean-Yves Le Drian, à élever le ton pour exiger la libération urgente de Mathias Depardon". Le SNJ qui rappelle qu'en Turquie "sont privés de liberté quelque 150 journalistes. Sans oublier les milliers d’entre eux privés de cartes de presse par le régime, ceux qui sont déferrés devant les tribunaux, ceux enfin contraints à l’exil pour exercer leur métier".
Désormais, c’est au gouvernement français d’agir.
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