Médias : moins d’un Français sur deux dit avoir confiance dans le travail des journalistes sur la politique

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Médias : moins d’un Français sur deux dit avoir confiance dans le travail des journalistes sur la politique

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Journalisme et politique : une opinion plus méfiante mais exigeante
Journalisme et politique : une opinion plus méfiante mais exigeante
© AFP - Adrien Fillon / Hans Lucas

Deux semaines après la présidentielle, le dernier baromètre Viavoice – Les Assises du journalisme révèle la méfiance des Français envers le traitement journalistique de la politique. Seulement 47% d'entre eux dit avoir confiance dans le travail délivré par les journalistes concernant la politique.

Que pensent les Français du traitement de l'actualité politique par les médias ? Les deux années de l'épidémie de Covid-19 ont montré l'importance du journalisme scientifique, d'une information fiable et de la confiance des citoyens qui en découlait, pour surmonter la crise. Le journalisme politique apparaît tout aussi indispensable à la démocratie, d'autant plus en sortie de crise sanitaire et en plein dans la crise en Ukraine, mais il souffre d'une importante méfiance de la part des Français.

Seulement 47 % des Français dit avoir confiance dans le travail et l’information délivrée par les journalistes concernant la vie politique, d'après les résultats du dernier baromètre "Viavoice – Les Assises du journalisme" en partenariat avec Radio France. Dans le détail, ils sont 6% à leur faire totalement confiance, 41% à faire "plutôt confiance", 29% fait peu confiance, et 19% pas du tout. On trouve deux raisons à cela : un manque d'objectivité supposé des journalistes et une trop grande concentration des médias.

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La neutralité remise en question

Ce n'est pas tant un problème d'information qu'un problème de personne. 53% des français interrogés ont par exemple trouvé le traitement médiatique de la campagne présidentielle utile (contre 40% inutile). Il sont même 56% à penser que cela leur a permis de connaître les programmes proposés par les candidats. La qualité de l’information délivrée pendant la campagne est même jugée "bonne" pour 57% des sondés, ce qui prouve leur utilité démocratique.

Toutefois, la neutralité des journalistes traitant de politique, pendant et hors campagne présidentielle est mise en cause. Seulement 34% des Français interrogés pensent que les médias traitent de la même manière l’ensemble des hommes et femmes politiques, peu importe leur bord politique. 61% pense le contraire.

Un manque de confiance en l'objectivité des journalistes que l'on retrouve en majorité notamment, au premier tour, chez les électeurs qui ont voté pour les candidats de droite et d'extrême droite : Valérie Pécresse (79%), Eric Zemmour (78%) et Marine Le Pen (71%). Et dans une moindre mesure, chez les électeurs de Yannick Jadot (65%) et Jean-Luc Mélenchon (57%).

De façon générale, 60% des sondés croient même que journalistes et politiques sont dépendants les uns des autres, ce qui participe à nourrir cette défiance de la population.

Une menace pour la liberté éditoriale

Le second problème aux yeux de 67% des Français interrogés, c'est celui de la concentration des médias, le fait que la plupart des journaux, radio et chaines de télévision appartiennent à une poignée de personnes, qui sont par ailleurs parmi les plus grandes fortunes de France. Les électeurs au premier tour de Valérie Pécresse (83%), de Jean-Luc Mélenchon (77%) et Marine Le Pen (70%) sont les plus nombreux à le penser.

Cette concentration porte atteinte au débat démocratique pour 82% des sondés et constitue des menaces pour la liberté éditoriale des journalistes pour 65% d'entre eux.