"Méga-bassines" : un militant écologiste découvre un traceur GPS de la police sous son véhicule

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"Méga-bassines" : un militant écologiste découvre un traceur GPS de la police sous son véhicule

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Julien Le Guet, porte-parole du collectif "Bassines Non Merci", en octobre 2022
Julien Le Guet, porte-parole du collectif "Bassines Non Merci", en octobre 2022
© AFP - BENOIT FELACE

Dans les Deux-Sèvres, Julien Le Guet, porte-parole du collectif "Bassines Non Merci", assure photo à l'appui avoir retrouvé un traceur GPS dissimulé sous son camion. Il dénonce "des barbouzeries". La préfecture confirme qu'il s'agit d'un dispositif utilisé à des fins de surveillance policière.

Tout est parti d'une banale visite chez le garagiste. La semaine dernière, alors que Julien Le Guet, porte-parole du collectif "Bassines Non Merci", avait confié son camion blanc pour une réparation, le garagiste a découvert, sous l'essieu avant gauche du véhicule, un petit boîtier noir aimanté. "Après vérification, celui-ci s'est avéré être un traceur GPS numéroté 2919", a affirmé le militant écologiste ce vendredi 27 janvier lors d'une conférence de presse. Il dénonce des méthodes "insupportables" et envisage de porter plainte. Interrogée par l'AFP, la préfecture des Deux-Sèvres a confirmé que le dispositif découvert avait été placé à des fins de surveillance policière.

Un dispositif de surveillance déjà découvert en mars dernier

Batelier indépendant dans le Marais poitevin, Julien Le Guet est également une figure du mouvement qui s'oppose au projet de construction de gigantesques réserves d'eau dans les Deux-Sèvres, afin de permettre aux agriculteurs d'irriguer leurs cultures l'été, notamment pendant les périodes de sécheresse. Ça n'est pas la première fois que le militant est visé par un dispositif de surveillance. En mars dernier, du matériel de surveillance policière avait déjà été découvert devant le domicile de son père, près de Niort. La préfecture avait alors expliqué qu'il s'agissait d'une installation "déployée par les services de la police nationale afin de préparer la sécurisation de la manifestation des 25,26 et 27 mars".

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"Injustifiable"

"Il ne fait pas bon être militant dans le marais Poitevin", a déploré ce vendredi Julien Leguet devant les journalistes, évoquant des "barbouzeries". La députée écologiste de la Vienne Lisa Belluco a quant à elle appelé le "ministère de l'Intrérieur à s'expliquer sur ces surveillances". "C'est une situation injustifiable et injustifiée", a-t-elle martelé. "Nous exigeons que toute la lumière soit faite sur ces moyens de surveillance hors norme et l'atteinte grave aux libertés publiques et individuelles qu'ils représentent", a également déclaré le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre dans un communiqué.

De son côté, la préfecture met en avant "les antécédents de violences" du collectif, qui justifient une surveillance afin de "prévenir des troubles graves et généralisés aux biens, voire aux personnes". Elle insiste également sur la légalité du procédé.

Une nouvelle mobilisation des anti-bassines est prévue le 25 mars.