"Microsoft Flight Simulator", ou comment un studio de jeux vidéo bordelais a recréé le monde
Par Olivier BénisC’est une série phare du jeu vidéo qui fait son grand retour ce mardi : le nouvel épisode de "Flight Simulator", simulateur ultra réaliste de pilotage d’avions, arrive près de 14 ans après le précédent (et 41 ans après le premier). Une prouesse technologique développée par un studio indépendant français, Asobo Studio.
C’est le jeu vidéo dont on a un peu tous besoin : en pleine période de restrictions liées au Covid-19, "Microsoft Flight Simulator" vous offre le monde, explorable en toute liberté (et avec un bilan carbone réduit) aux commandes de votre avion virtuel. Une prouesse technique bluffante, avec une reproduction ultra réaliste du moindre recoin de notre bonne vieille planète : villes, routes, forêts, montagnes, océans. Et un jeu déjà encensé par la critique ( Le Monde parle d’un jeu "de haut vol" et le site IGN le qualifie même de "chef-d’œuvre").
Il faut dire que le simulateur de Microsoft frappe un grand coup, en particulier dans les rétines. Depuis plusieurs mois maintenant, les images du jeu, distillées à petites doses, ne cessent d’impressionner les spécialistes : c’est simple, on peine à croire qu’il s’agit bien d’un jeu vidéo et pas de prises de vue réelles. Le jeu est basé sur des images satellites de l’ensemble du globe, et est même capable de générer son monde en 3D grâce à une intelligence artificielle.
Bâtiments et villes détaillées comme jamais, arbres et herbe criants de réalisme, courants et vagues dynamiques lorsqu’on s’approche de la surface de l’océan, gestion de l’heure et de la météo, effets de lumière impressionnants… Les données du jeu sont tellement massives (et vouées à évoluer) qu’elles sont en grande partie stockées sur des serveurs en ligne, et téléchargées en temps réel sur les ordinateurs des joueurs.
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Cerise sur le gâteau du réalisme, que de nombreux internautes ont déjà essayée ou comptent tester dès qu’ils seront dans le jeu : en étant un peu patient, on peut même retrouver et survoler sa maison, son ancienne école, ou la plage de ses vacances.
Un partenariat audacieux (mais gagnant)
Pourtant ce concentré d’innovations technologiques n’est pas né dans un laboratoire de la Silicon Valley ou chez un géant du jeu vidéo japonais, mais bien à Bordeaux, dans les locaux d’Asobo, un studio indépendant français à qui Microsoft a confié sa précieuse série de simulateurs aéronautiques en 2016, pour quatre ans de développement.
Une bonne pioche : fondée en 2002, la société s’était fait la main sur des adaptations vidéoludiques de dessins animés du studio Pixar ("Ratatouille", "WALL-E", "Toy Story 3"…), avant de développer des partenariats et une relation de confiance avec le géant américain de l’informatique et du jeu vidéo, notamment autour de projets sur Kinect, le système de détection de mouvements de la Xbox de Microsoft. Et pendant le développement de "Flight Simulator", Asobo a même rejoint les grands en sortant "A Plague Tale : Innocence", formidable jeu d’action-aventure qui dépeignait le destin touchant de deux enfants dans un univers médiéval, et qui lui a permis de rafler six récompenses lors de la première cérémonie des Pégases (l’équivalent des Césars pour le jeu vidéo).
Pour le studio bordelais, c’était une première marche brillamment franchie. Avec "Flight Simulator", il passe carrément à la piste de décollage. On n’est pas vraiment inquiet : outre les fans de la série, qui attendaient fébrilement ce nouvel épisode, Asobo Studio et Microsoft ont aussi rendu leur jeu suffisamment accessible pour embarquer les néophytes. Quand les frontières sont fermées, qui peut refuser de se voir offrir le monde ?