Mission Bepicolombo : l'Europe a rendez-vous avec la planète Mercure

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Mission Bepicolombo : l'Europe a rendez-vous avec la planète Mercure

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La mission spatiale Bepicolombo va s'approcher de la planète Mercure
La mission spatiale Bepicolombo va s'approcher de la planète Mercure
© Maxppp - EADS Astrium/EFE/Newscom

Dans la nuit de vendredi à samedi, la fusée Ariane 5 a lancé depuis Kourou (Guyane) la sonde Bepicolombo, à destination de Mercure, la plus petite planète de notre système solaire - et la plus proche du Soleil. Ce n'est que la troisième mission spatiale à tenter d'approcher cette infernale planète.

Où serez-vous en 2025 ? La mission Bepicolombo, elle, arrivera à sa destination, en banlieue de la planète Mercure, après sept ans de voyage et un périple de 9 milliards de kilomètres. Cette paire de sondes, l'une européenne, l'autre japonaise, sera lancée dans la nuit de vendredi à samedi depuis la base de Kourou, en Guyane, à bord d'une fusée Ariane 5. 

A ce jour, seules deux précédentes missions spatiales ont survolé la planète la plus proche du Soleil : Mariner 10 dans les années 70, et plus récemment Messenger, une sonde la NASA qui a fourni des images de sa surface : rocheuse, elle est souvent comparée à la Terre ou à la Lune. Mais il y a tout de même de grandes différences : "On voit une planète criblée de cratères, qui ressemble beaucoup à la Lune. Mais avec des mesures plus précises, on a vu que la surface était sombre, qu'il y avait des grandes craquelures à la surface qui laissent supposer que la croûte s'est rétrécie", explique Alain Doressoundiram, astrophysicien à l'Observatoire de Paris. 

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Une réplique de la sonde, exposée au Science Museum de Londres
Une réplique de la sonde, exposée au Science Museum de Londres
© Maxppp - Kirsty O'Connor / PRESS ASSOCIATION IMAGES

Voyage compliqué

Le voyage de Bepicolombo sera long et semé d'embûches. Pour parcourir l'immense distance qui nous sépare de Mercure et économiser du carburant, la sonde va devoir faire des détours. Ou plutôt des tours de planète : on appelle cela l'assistance gravitationnelle. Bepicolombo fera un tour de Terre, deux tours de Vénus et six tours de Mercure pour prendre de l'élan et arriver à bon port. 

Une fois arrivée, le freinage sera lui aussi une étape délicate : il ne faut pas se laisser capter par la gravité du Soleil. Ensuite, les deux sondes qui composent Bepicolombo vont se séparer : la première, japonaise, restera à distance pour étudier le magnétisme de la planète. L'européenne, elle, va continuer de s'approcher pour mieux voir la surface énigmatique de Mercure, ses pôles, et sa très fine atmosphère pleine de sodium. 

Une journée qui dure 59 jours

Mais attention : là encore, danger. Côté Soleil, c'est plutôt ambiance barbecue : une température à la surface de 430°C et des radiations dix fois plus importantes que sur Terre rendent Mercure infernale. A l'inverse, côté ombre, c'est ambiance congélateur : -180°C. Des conditions d'autant plus difficiles que sur Mercure, il n'y a pas de saison : le jour dure l'équivalent de 59 jours terrestres.

Il a donc fallu inventer des protections thermiques pour protéger les instruments scientifiques comme l'électronique. Jusqu'à 50 couches de titane, de céramique, d'aluminium : 70% des technologies sont nouvelles sur cette mission hors normes, l'une des plus complexes jamais imaginées. 

Le magnétisme asymétrique au nord et au sud pose aussi question. Sans oublier la très fine atmosphère dans laquelle on trouve du sodium. Ce sont toutes ces bizarreries que va tenter de percer Bepicolombo.