Mohamed Ali "The Greatest" est mort

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Mohamed Ali "The Greatest" est mort

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Muhammad Ali au début des anénes 60
Muhammad Ali au début des anénes 60
© obert Riger/Getty Images

Le plus grand boxeur de tous les temps s'est éteint dans la nuit de vendredi à samedi, dans un hôpital de Phoenix dans l'Arizona. Il avait 74 ans et était atteint depuis plus de 30 ans par la maladie de Parkinson.

En 1996, lors de la cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques d'Atlanta et alors qu'il devait embraser la vasque olympique, le triple champion du monde des lourds était apparu malade et affaibli par la maladie de Parkinson. Les américains ne l'avaient admiré que plus d'accepter de montrer au monde son nouveau combat, celui là contre la maladie, lui qui en avait remporté tant sur le ring.

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L'annonce de son décès a aussitôt déclenché une vague d'émotion à travers tous les États-Unis, car Mohammed Ali n'a pas marqué seulement l'histoire de la boxe, mais aussi celle du XXe siècle.

Barack Obama, premier président afro-américain de l'Histoire des États-Unis, a salué "un homme qui s'est battu pour nous" , le plaçant au même rang des grandes figures du combat pour les droits civiques que Martin Luther King ou Nelson Mandela.

Son combat en dehors du ring lui a coûté son titre et son statut public. Il lui a valu beaucoup d'ennemis, il lui a valu d'être honni, et l'a pratiquement envoyé en prison. Mais Ali a tenu bon. Et sa victoire nous a aidés à nous habituer à l'Amérique que nous connaissons aujourd'hui.

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Champion de la cause des noirs

Mars 1967, Mohamed Ali et Martin Luther King répondent aux reporters
Mars 1967, Mohamed Ali et Martin Luther King répondent aux reporters
© AP/SIPA

C'est Cassius Clay, petit-fils d'esclave, qui commence l'histoire et collectionne les victoires et les titres, celui de champion olympique à Rome en 1960, puis de champion du monde WBA en 1964 en battant Sonny Liston par KO au 7e round.

C'est un autre homme qui apparait le lendemain de la victoire, puisqu'il décide de changer de nom et se fait appeler Cassius X en l'honneur de Malcolm X et de son combat pour les noirs. Un mois plus tard, celui qui s'était rapproché de "Black Muslins" se convertit officiellement à l'Islam et prend le nom de Mohamed Ali.

C'est un activiste qui décide en 1967 de ne pas aller faire la guerre au Vietnam car :

Je n'ai pas de problème avec les Vietcongs. Aucun Vietcong ne m'a traité de nègre.

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Dans une Amérique ou l'opposition au conflit divise le pays, l’armée le condamne à cinq années de prison, il fait appel et réussit à échapper à la prison mais il est interdit de ring. La World Boxing Association lui retire son titre. Devant la Cour suprême en 1971 il finit par l'emporter, mais ses meilleures années d’athlète sont derrière lui.

Icône du sport mondial

Le 8 mars 1971 Mohammed Ali perd aux points contre Jo Frazier au Madison Square Garden de New York pour ce qui a été appelé le "combat du siècle". S'en suivent d'autres combats, des victoires et quelques défaites, mais surtout arrive 1974 qui voit Mohammed Ali assoir sa légende et redevenir champion du monde en réunifiant les titres WBA et WBC lors de sa victoire par KO (8e round) sur George Foreman lors du mythique "Rumble in the jungle" (combat dans la jungle) à Kinshasa au Zaïre (aujourd'hui République démocratique du Congo).

Ce combat aussi médiatique que spectaculaire dans son déroulement que dans son organisation - Mobutu a payé 10 millions de dollars pour organiser le combat -, marque le sommet de sa carrière. C'est lors de la préparation de ce duel qu'il avait lâché l'une de ses plus mémorables tirades:

Je vole comme le papillon, pique comme l'abeille, ses poings (de Foreman) ne peuvent pas toucher ce que ses yeux ne voient pas (...) Je me suis déjà battu contre un alligator, j'ai déjà lutté avec une baleine. La semaine dernière, j'ai tué un rocher, blessé une pierre, et envoyé une brique à l'hôpital. Je suis tellement méchant, je rends la médecine malade!.

C'est ce même George Foreman qui lui rend un vibrant hommage aujourd'hui :

Ali, Frazier et Foreman, nous ne faisions qu'un. Une partie de moi s'en est allée, la plus grande partie.

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D'autres combats moins prestigieux et moins réussis s'en suivent. En 1981, après 56 victoires en 61 combats, dont 22 en championnats du monde et 37 avant la limite, Mohammed Ali raccroche les gants, à 41 ans alors que Parkinson a déja fait son apparition.

Concernant sa maladie, il lui avait trouvé une raison d'être :

Il (Dieu) m'a donné la maladie de Parkinson pour me montrer que je n'étais qu'un homme comme les autres, que j'avais des faiblesses, comme tout le monde. C'est tout ce que je suis: un homme.

Celui qui avait tant aimé faire parler de lui se fait alors discret, revenant au-devant de la scène pour quelques mémorables occasions comme lorsqu'il se rend à Bagdad en 1990 et obtient de Saddam Hussein la libération de 15 otages américains les JO de 96 ou l'investiture de Barack Obama en 2009. Sa dernière apparition remonte à avril dernier à Phoenix lors d'un diner de charité pour lever des fonds pour la recherche contre la maladie de Parkinson.

Sa dernière prise de position aura été pour critiquer les propos de Donald Trump, après que le candidat à la Maison blanche ait appelé à fermer l'entrée des États-Unis aux musulmans. Mohamed Ali, qui a été le premier a dénoncer les fanatiques, a déclaré

Je suis musulman et tuer des gens innocents à Paris, San Bernardino ou n'importe où ailleurs dans le monde, ça n'a rien à voir avec l'islam. Les vrais musulmans savent que la violence impitoyable des djihadistes soi-disant musulmans va à l'encontre des principes mêmes de notre religion. En tant que musulmans, nous devons nous lever contre ceux qui utilisent l'islam pour servir leurs propres intérêts. Les vrais musulmans savent ou devraient savoir que c'est contre notre religion d'essayer d'imposer l'islam de force sur quiconque.

Après une cérémonie privée jeudi, les obsèques de Mohamed Ali auront lieu vendredi dans sa ville natale. Une procession funéraire traversera Louisville. L’ancien président américain Bill Clinton sera l’une des trois personnalités, avec le journaliste Bryant Gumbel et l’acteur Billy Crystal, qui prononceront son éloge funèbre.

Le parcours de Mohamed Ali
Le parcours de Mohamed Ali
© Visactu