Mondial de l'Auto : le marché européen en forme, mais inquiet pour l'avenir

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Mondial de l'Auto : le marché européen en forme, mais inquiet pour l'avenir

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Illustration : les constructeurs automobiles craignent une baisse des ventes dans les mois à venir.
Illustration : les constructeurs automobiles craignent une baisse des ventes dans les mois à venir.
© Maxppp - Simon Daval

Les professionnels de l'industrie automobile se retrouvent jusqu'à dimanche à Paris pour le mondial de l'Auto. Le marché européen semble en bonne santé, mais les constructeurs ne cachent pas leurs nombreuses craintes.

Comme depuis quatre ans, le marché automobile européen poursuit sa croissance en 2018. Sur les huit premiers mois de l'année, les immatriculations de voitures particulières neuves ont augmenté de 6,1 % dans toute l'Union européenne. Mais les acteurs du secteur craignent un effet trompe-l’œil et une baisse rapide des ventes.

Une augmentation artificielle des immatriculations 

Pour l' Association des constructeurs européens d'automobiles cette hausse "exceptionnelle" est surtout due à une anticipation des immatriculations. Leur nombre a explosé en juillet (+10,5 %) et en août (+31,2 %), juste avant l'entrée en vigueur au 1er septembre des nouvelles normes d'émission WLTP (pour procédure de test harmonisée mondiale pour véhicules légers). Ces tests d'homologation en laboratoire, imaginés après le Dieselgate, doivent mieux mesurer les consommations de carburants et rejets réels des véhicules.

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Mécaniquement, les ventes devraient baisser dans les mois à venir. En France, le Comité des constructeurs français d’automobiles a déjà noté une diminution de 12,8 % par rapport à septembre 2017.

De réelles craintes et de nouveaux défis technologiques

Les constructeurs automobiles présents au mondial de l'Auto à Paris ne cachent par leurs inquiétudes. Ils s'attendent à un ralentissement global des ventes d'ici fin 2019. "Toutes les entreprises se préparent au pire, et espèrent le meilleur", a constaté Carlos Ghosn, le PDG de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Plusieurs défis ou menaces commerciales à court terme sont clairement évoqués : le Brexit, les sanctions contre l'Iran, le déclin du Diesel... 

Conscients également des enjeux écologiques, les constructeurs automobiles européens investissent dans l'électrification de leur gamme. Renault a présenté lundi soir au salon parisien sa nouvelle Z6ZE, petite citadine à batteries. PSA a dévoilé sa DS3 Crossback, Audi sa nouvelle E-Tron et Mercedes son EQC.

Mais les programmes de recherches coûtent des milliards d'euros et pour l'instant, les véhicules 100% électriques représentent à peine 1 % des immatriculations. 

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Moins de ventes aussi en Chine et aux États-Unis

La Chine et les États-Unis, les deux premiers marchés automobiles mondiaux, semblent aussi impactés. "Le marché américain a passé son point haut, a expliqué ce mardi le PDG de BMW, Harald Krüger. En Chine, le marché a baissé sur les deux derniers mois"

Les guerres commerciales déclenchées par le président américain Donald Trump pourraient coûter très cher à la filière. Les constructeurs pourraient être obligés de revoir la répartition de leurs usines dans le monde. Pour l'instant, la Chine reste le centre du monde automobile et enregistre à elle seule près d'une immatriculation sur trois (28,8 % en 2017).